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Les États-Unis voudraient que l’Algérie participe à une opération militaire au Niger

Les États-Unis voudraient que l’Algérie participe à une opération militaire au Niger

Les États-Unis sont en discussions avec l’Algérie sur la possibilité d’inclure l’Armée nationale populaire dans une opération militaire à grande échelle au Niger, rapporte le média saoudien Asharq Al-Awsat. Un responsable du service antiterrorisme au département d’État américain serait actuellement en visite en Algérie afin de préparer l’opération. Néanmoins, l’Algérie aurait réaffirmé que sa Constitution prohibe à son armée de participer à des opérations en dehors de ses frontières.

Raffi Gregorian, coordinateur adjoint des affaires régionales et multilatérales du service antiterroriste du département d’État, a rencontré ce lundi le ministre des Affaires étrangères Abdelkader Messahel mais aussi Athmane Tartage, Conseiller du président Bouteflika chargé des Affaires de sécurité ainsi que d’autres responsables.

Cité par la même source, Gregorian aurait affirmé que l’Algérie refuse la participation de son armée pour des raisons constitutionnelles. Toutefois, les États-Unis considèrent que l’armée algérienne peut mettre fin à la bataille contre le terrorisme dans la région, particulièrement en Libye. Le responsable américain aurait discuté avec les autorités algériennes de la possibilité d’inclure l’ANP dans une opération militaire liée à l’embuscade ayant ciblé des soldats américains au Niger. Il se serait vu opposer une fin de non-recevoir de la part de l’Algérie.

Les dernières démarches effectuées par le responsable américain semblent s’inscrire dans la nouvelle stratégie antiterroriste de l’administration du président Trump, où l’Afrique s’apprête à occuper un rôle de plus en plus central. La mort de quatre soldats des forces spéciales américaines au Niger risque notamment de mener à un renforcement des opérations antiterroristes américaines sur le continent africain, estime l’agence de presse UPI.

« Il est clair qu’un arc d’instabilité est en train d’émerger à travers le Sahel, ce qui a ouvert une voie pour Al-Qaïda afin qu’elle déplace le centre de gravité de l’Afghanistan et du Pakistan vers un nouveau sanctuaire, et créé une potentielle rampe de lancement beaucoup plus proche des États-Unis et des côtes européennes », estime l’analyste Yonah Alexander dans un rapport du Potomac Institute for Policy Studies.

Il y a environ 1500 militaires américains en Afrique, soit trois fois plus que la présence publiquement admise par le Pentagon en Syrie. Un nombre considéré par la source comme « terriblement inadéquat pour effectuer des progrès significatifs contre les groupes terroristes majeurs à travers le continent africain ».

« Les réseaux de terrorisme islamistes effectuent des percées grâce à un opportunisme économique », considère Vish Sakthivel, du Foreign Policy Research Institute. « En Algérie, où l’on combat le terrorisme islamiste depuis 1992, le problème semble s’aggraver », estime Sakthivel. Ce dernier ajoute que « le chômage, le désenchantement et l’absence d’opportunités ont tous aidé Al-Qaïda et ses nombreuses engeances à survivre, tandis que la mauvaise gouvernance et la corruption ont rendu les communautés locales et même la police complices dans leurs réseaux de trafic », a ajouté l’experte.

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