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Les mises en garde de Mouloud Hamrouche

Les mises en garde de Mouloud Hamrouche

Mouloud Hamroche a mis en garde, ce mercredi 4 septembre, contre la persistance du modèle actuel construit autour de réseaux qui refusent « un fonctionnement institutionnel de l’Etat et des pouvoirs ».

« Ces réseaux veulent continuer à fixer la posture de l’armée et sa feuille de route. Ces tenants, leurs médias et leurs relais sont toujours en régénérescence ou de renforcement. Ils refusent tout bonnement un fonctionnement institutionnel de l’Etat et des pouvoirs », a affirmé l’ancien chef de gouvernement dans une contribution publiée par El Watan.

« Une persistance dans cette pratique serait une menace mortelle pour l’Algérie, son Etat et son armée », a-t-il mis en garde.

Pour l’ancien chef de gouvernement, « le système algérien n’est pas un modèle et ne ressemble à aucun autre. C’est un non-système appelé système pour indiquer ses complexes négations. C’est un système liberticide, antipolitique, anti-militance, anti-gouvernance, anti-institutions, anti-organisation et antinational. C’est pour ces raisons qu’il a anéanti l’embryon de l’Etat, fruit de la guerre de Libération nationale, annihilé la loi et détruit la gouvernance ».

Plus inquiétant, ajoute Mouloud Hamroche, « pour sa survie, (le système) finira par briser la cohésion de l’ANP. Les hommes et les femmes de l’ANP évalueront mieux que moi le degré de cette menace ».

Mouloud Hamrouche critique ceux qui considèrent que le hirak a trop duré et qu’il a engendré les difficultés économiques et sociales que vit actuellement le pays et qui pourraient s’aggraver dans les semaines à venir. « Non. Le peuple n’a pas créé de nouvelles difficultés, ni de nouvelle déstabilisation, ni de nouveau dysfonctionnement, y compris sur le plan économique et social », écrit-il.

Pour Mouloud Hamrouche, « le changement du système est la solution et non le problème ». Mais ce changement passe-t-il par une élection présidentielle dans les meilleurs délais, comme le souhaite le commandement de l’armée ? Le commandement de l’armée avait affiché « une position en harmonie avec celle du hirak en exigeant l’activation de l’article 102 en liaison avec les articles 7 et 8. Donc demander aujourd’hui l’organisation au plus cure des élections apparaît comme une logique froide de raison », souligne l’ancien chef de gouvernement, avant de se montrer réservé sur le processus.

Avant d’élire un président, plusieurs questions devront être résolues, prévient-il : les conditions, les garanties d’un scrutin honnête, les « forces légales » dont disposera le futur président pour diriger le pays, les conditions de la légitimation du gouvernement, la séparation de l’Etat de la vie d’un Exécutif…

« Toutes ces questions graves et plus décisives les unes que les autres échoient-elles à un processus de dialogue mené par ceux-là mêmes dont le hirak exige le départ », s’interroge Mouloud Hamrouche, en allusion au panel dirigé par Karim Younes. La réponse est non. Pour l’ancien Premier ministre, la solution réside dans des « passerelles et des confiances » à établir entre le peuple et son armée.

« Le peuple a parlé et a clamé haut et fort, l’armée a répondu en accompagnant son mouvement. Le peuple, par son hirak pacifique, national et unitaire a déjà gagné en créant une situation algérienne nouvelle et forte. Il faut établir des passerelles et des confiances entre ces deux corps vitaux de l’Algérie, le peuple et son Armée nationale populaire », explique-t-il.

Mouloud Hamrouche appelle à l’émergence de médiations capables de « libérer le pays et l’armée des pièges de ce système mortel ». « Heureusement ou malheureusement, la grosse part de ces tâches et de ces initiatives reviennent au commandement de l’armée », écrit-il. Comprendre : c’est à l’armée de prendre l’initiative d’un tel processus.

« Le choix n’est pas et ne doit pas être entre le système ou le chaos, mais entre le système et une Algérie meilleure. Pour cela, le peuple est en processus constituant tous les vendredis et sa jeunesse estudiantine tous les mardis depuis plus de six mois. Un mouvement un et indivisible », conclut-il.

Lire l’intégralité de la contribution sur El Watan

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