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Les prévisions sur fond d’inquiétude du gouvernement pour la période 2018-2020

Les prévisions sur fond d’inquiétude du gouvernement pour la période 2018-2020

Le gouvernement table sur un taux de croissance du PIB réel de 4% en 2018. Il prévoit un taux de croissance de 4,2% en 2019 et 4,6% en 2020, selon les données contenues dans le rapport de présentation du projet de loi de Finances pour 2018 et prévisions 2019-2020, dont TSA détient une copie.

Le taux de croissance économique en 2017 va quant à lui s’établir à 2,2%, prévoit le ministère des Finances, ainsi qu’un taux de croissance hors hydrocarbures à 3,4% en 2018 contre 2,2% en 2017 et 2,3% en 2016. Le gouvernement prévoit par ailleurs un taux d’inflation situé à 4,3% en moyenne sur la période 2018-2020. Dans le détail, l’inflation s’élèverait à 5,5% en 2018, 4% en 2019 et 3,5% en 2020, prévoit le gouvernement.

Plusieurs risques pourraient toutefois empêcher ces prévisions de se matérialiser. Le ministère des Finances s’inquiète notamment du risque sur l’économie nationale d’un maintien des cours du marché du pétrole « à des niveaux compris entre 40 et 50 dollars », de la poursuite de la réduction des ressources financières internes destinées à l’investissement, « qui pourrait retarder la mise en œuvre des projets structurants, créateurs de valeur ajoutée et d’emploi », mais également du maintien du « niveau actuel des importations de biens et services non facteurs à hauteur de 60 milliards de dollars, ce qui impacterait la balance des biens et services et par voie de conséquence le solde de la balance des paiements, ce qui réduirait de manière importante les réserves de change ».

Le ministère des Finances souligne également deux risques majeurs pouvant amplifier les tensions économiques et financières, à savoir le « recours au financement extérieur qui fragiliserait la position extérieure de l’Algérie et l’exposerait aux conséquences négatives de l’endettement extérieur », mais aussi « le ralentissement de la mise en œuvre des réformes, notamment celles à caractère structurel en raison de leurs coûts financiers, économiques et sociaux ».

Les réserves de change devraient quant à elles diminuer de plus de 12 milliards de dollars entre 2017 et 2018, prévoit le gouvernement. Elles devraient en effet baisser à 84,6 milliards de dollars en 2018. La fonte des réserves se poursuivra également en 2019 et 2020, pour atteinte 76,1 milliards cette année-là.

Le prix du baril de pétrole Sahara Blend s’est situé à 50,56 dollars en moyenne sur les huit premiers mois de de l’année 2017, contre 41,97 dollars au cœur de la même période en 2016, indique le rapport. Soit une hausse de 20,5%. Dans ce cadre, le gouvernement a fixé le prix de référence fiscal du baril de pétrole à 50 dollars sur la période 2018-2020. Le prix de marché du baril de pétrole retenu a quant à lui été prévu à hauteur de 50 dollars pour le projet de loi de Finances pour 2018, et 55 dollars pour 2019 et 2020.

Les exportations d’hydrocarbures se sont établies à 21,3 milliards de dollars à fin août 2017, en hausse de 23% par rapport à la même période en 2016 lorsqu’elles se sont établies à 17,3 milliards de dollars. Les importations de marchandises ont coûté 30,8 milliards de dollars à l’Algérie sur les huit premiers mois de 2017. Le déficit de la balance commerciale s’est ainsi établi à 8,3 milliards de dollars à la fin août 2017.

Pour son budget, le gouvernement table sur des recettes s’établissant à 6714 milliards de dinars en 2018, dont 2776 milliards issus de la fiscalité pétrolière. Les recettes fiscales devraient quant à elles évoluer de 9,8%, passant de 2761 milliards en 2017 à 3033 milliards de dinars. Les dépenses budgétaires pour 2018 devraient pour leur part s’établir à 8627 milliards de dinars, représentant une hausse conséquente de 21,3% par rapport à l’année actuelle. Le gouvernement justifie cette augmentation des dépenses par « la conjugaison de la hausse des dépenses d’équipements (+60%) et de la stabilisation des dépenses de fonctionnement (-0.2%) ».

4584 milliards des 8627 milliards de dinars des dépenses budgétaires sont dédiés aux dépenses de fonctionnement en 2018, dont 2135 milliards consacrés à la rémunération du personnel. Les subventions de fonctionnement s’établiraient, en 2018, à 781 milliards de dinars, tandis que la dette publique serait à 166 milliards de dinars. Les dépenses d’équipements pour 2018 s’établiraient à 2270 milliards de dinars pour les autorisations de programme (AP) et à 4043 milliards de dinars pour les crédits de paiements.

Enfin, les transferts sociaux budgétisés s’élèveraient à 1760 milliards de dinars en 2018, représentant 8.=,4% du PIB. Dans le détail, le soutien à l’habitat s’élèverait à 396 milliards de dinars, le soutien aux familles s’élèverait à 414 milliards de dinars, tandis que le soutien à la santé s’élèverait à 331 milliards de dinars.

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