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Les Rohingyas de Birmanie : minorité musulmane apatride et persécutée

Les Rohingyas de Birmanie : minorité musulmane apatride et persécutée

Les Rohingyas, minorité musulmane apatride et persécutée de Birmanie, vivent depuis des décennies dans l’ouest du pays, où de nouveaux heurts ont éclaté ces derniers jours, faisant plus d’une centaine de morts.

Qui sont les Rohingyas ?

Ces musulmans sunnites parlent une forme du chittagonien, dialecte bengali utilisé dans le sud-est du Bangladesh, d’où ils sont originaires.

Environ un million d’entre eux vivent en Birmanie, dont une partie dans des camps de réfugiés, principalement en Etat Rakhine (nord-ouest).

Mais le pays leur refuse la citoyenneté. La loi birmane sur la nationalité de 1982 spécifie en effet que seuls les groupes ethniques pouvant faire la preuve de leur présence sur le territoire avant 1823, date de la première guerre anglo-birmane qui a mené à la colonisation, peuvent obtenir la nationalité birmane. Elle les a donc laissés apatrides.

Mais les représentants des Rohingyas assurent qu’ils étaient là bien avant cette date.

Des milliers d’entre eux ont fui le pays ces dernières années par la mer pour rejoindre la Malaisie ou l’Indonésie. D’autres ont choisi de fuir vers le Bangladesh, où ils vivent pour la plupart dans des camps.

Leurs conditions de vie

Considérés comme des étrangers en Birmanie, les Rohingyas sont victimes de multiples discriminations – travail forcé, extorsion, restrictions à la liberté de mouvement, règles de mariage injustes et confiscation des terres.

Ils ont également un accès limité à l’éducation, ainsi qu’aux autres services publics.

Depuis 2011, et la dissolution de la junte militaire qui a régné pendant près d’un demi-siècle sur le pays, les tensions entre communautés se sont accrues.

Un puissant mouvement de moines nationalistes n’a cessé ces dernières années d’attiser la haine, estimant que les musulmans représentent une menace pour la Birmanie, pays bouddhiste à plus de 90%.

Les dernières grandes phases de violence

En 2012, de violents affrontements ont éclaté dans le pays entre bouddhistes et musulmans faisant près de 200 morts, principalement des musulmans.

En octobre dernier, nouvelle poussée de violences: l’armée a lancé une grande opération après l’attaque de postes frontières par des hommes armés dans le nord de l’Etat Rakhine. Accusant les forces de sécurité de multiples exactions, des dizaines de milliers de civils ont fui leur village.

Des heurts ont de nouveau éclaté dans la région ces derniers jours, faisant une centaine de morts.

Les attaques à l’origine de l’opération de l’armée ont été revendiquées par l’Arakan Rohingya Salvation Army (ARSA), un groupe connu seulement depuis octobre dernier.

Ces rebelles, qui se servent principalement de couteaux ou d’épées pour leurs attaques, réclament le respect des droits des Rohingyas.

Une commission internationale dirigée par l’ex-secrétaire général de l’ONU Kofi Annan a récemment appelé la Birmanie à donner plus de droits à sa minorité musulmane des Rohingyas, faute de quoi elle risque de « se radicaliser ».

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