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Les touristes français (re) découvrent le Sahara algérien

Les touristes français (re) découvrent le Sahara algérien

« Sahara : peut-on y revenir ? », s’interroge Trek magazine, bimestriel français dédié au trek et aux randonnées, qui consacre son numéro de janvier-février 2018 au grand désert africain, avec deux reportages sur le Grand Sud algérien.

Alors que la Mauritanie rouvre partiellement ses portes au tourisme, Trek magazine s’est rendu dans le Sahara algérien où quelques voyagistes organisent des circuits. Première destination : le Tassili n’Ajjer, immense plateau situé au sud-est de l’Algérie et musée rupestre à ciel ouvert qui abrite l’un des plus importants ensembles d’art rupestre préhistorique du monde.

Trek magazine a réalisé douze pages de reportage sur le site classé au patrimoine mondial de l’Unesco. « Difficile de parler de la région du Tassili N’Ajjer sans évoquer les peintures rupestres de Sefar, Tamrit ou Jabbaren. Cet art primitif évoque avec magnificence le passé luxuriant d’un paysage aujourd’hui désertique », écrit le journaliste Anthony Nicolazzi. « Le plateau des Ajjer est un lieu absolument fascinant. C’est un fériale labyrinthe minéral, au coeur duquel, au vu de la complexité de l’ensemble, de très nombreuses peintures demeures sans aucun doute à découvrir ».

Voyageurs privés de désert

Après la découverte de ces peintures et gravures préhistoriques de la région des Ajjer, le magazine emmène ses lecteurs plus au Sud à la découverte de l’oasis de Djanet. « Aujourd’hui portée en rouge, comme la quasi-intégralité du Sahara, sur les pages « Conseils aux voyageurs » du ministère des Affaires étrangères français, Djanet, à de rares exceptions près, a totalement disparu des catalogues et des programmes des agences », rappelle Jean-Marie Porte, l’auteur du reportage.

« Des mondes « interdits » ? Dangereux ? La question s’était peu ou prou posée à chacun d’entre nous avant ce voyage. Le Sahara, pour le moins, n’est pas uniquement (s’il ne l’a jamais été…) un monde de Bisounours uniquement destiné à satisfaire nos attentes touristiques. Mais de là à imaginer que chaque dune de ces quelque millions de kilomètres carrés dissimule un Toyota mal intentionné, la marche est vaste », veut néanmoins nuancer le grand reporter du magazine.

« Depuis 2016, l’oasis de Djanet accueille à nouveau des visiteurs. Quelque 200 kilomètres à l’Est, nous avons redécouvert l’un des plus beaux « secret spots » actuellement accessibles en Algérie : les dunes de Tin Merzouga et les tassilis de la Tadrart », détaille le bimestriel dans un reportage de neuf pages intitulé « Le souffle d’air du Grand Sud », réalisé avec l’agence Horizons Nomades, l’une des rares agences à maintenir une programmation dans le sud algérien ces dernières années. « Souffle court et gorge sèche, assis sur la fine crête de sable, la force et la beauté des immensités de Tin Mergouza s’imposent enfin d’en haut », narre Jean-Marie Porte.

Un mois minimum pour obtenir un visa

Si peu de voyagistes s’aventurent dans la zone en raison d’un contexte géopolitique incertain, l’agence Tamera, spécialiste du grand sud algérien, continue d’y organiser des voyages, estimant que la sécurité de certaines zones est compatible avec la reprise d’une activité touristique.

« Nos circuits se déroulent dans le tassili des Ajjer et la Tadrart. L’avantage dans cette région du Sud-Est, c’est que c’est isolé et que tout le monde se connaît. Bien sûr, il y a des tensions au sein de l’État : le FIS et tous les repentis sont forcément quelque part. Mais la sécurité algérienne est bien supérieure à la sécurité mauritanienne. Ce sont des zones très cartographiées et extrêmement surveillées, il y a des drones et des satellites partout », note Eric Bonnem, le directeur de l’agence interrogé par Trek magazine.

Quid de l’obtention des visas ? Le directeur de l’agence relative : « il faut un mois minimum, c’est le temps nécessaire. La procédure est très longue car c’est le préfet de région qui examine les demandes, puis ça remonte au ministère des Affaires étrangères et au ministère du Tourisme. C’est l’enfer mais on est très habitués maintenant. On jongle avec et on s’en sort bien ».

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