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L’étrange réponse de Macron à une question sur le risque algérien pour la France

L’étrange réponse de Macron à une question sur le risque algérien pour la France

Dans un entretien fleuve accordé à l’hebdomadaire Le Point et publié jeudi 31 août, Emmanuel Macron défend sa vision de la fonction présidentielle, ses réformes, et rappelle -une nouvelle fois- son ambition de remettre la France sur le devant de la scène internationale.

Bien que le sujet de l’Algérie ne soit pas abordé au cours de cette interview, les journalistes de l’hebdomadaire interrogent le président sur « le plus gros risque pour la France aujourd’hui » avec une sélection d’exemples pour le moins surprenante. « La Corée du Nord ? La Libye ? L’Algérie ? ». Le chef de l’État français répond alors : « L’équilibre de la terreur est un fait géopolitique classique. Avec la Corée du Nord, nous renouons avec une grammaire de la dissuasion très classique (…) ».

Puis, le président français poursuit : « Le plus important pour la France, c’est sa politique de voisinage : en Afrique, au Maghreb, au Proche et au Moyen-Orient. Nous avons en Irak et en Syrie un défi, qui sera de moins en moins militaire, même s’il faut aller au bout de cette mission, pour devenir de plus en plus politique. Il nous faut désormais gagner la paix. C’est un défi aussi grand que la victoire militaire sur le djihadisme. Si nous ne parvenons pas à trouver de solutions politiques inclusives dans cette région, nous construirons les conditions d’une résurgence sans fin du terrorisme ». 

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Deux hypothèses : soit Emmanuel Macron a délibérément ignoré la question, soit son éventuelle réaction sur « le risque algérien » pour la France a été gommée après relecture de cet entretien. Il aurait toutefois été utile de signaler que les contextes géopolitiques des trois pays cités dans cette question sont très différents, puis de demander aux journalistes les raisons permettant d’établir que l’Algérie constituait aujourd’hui une menace pour la France.

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Pour des raisons différentes, l’Algérie est abordée une seconde fois au cours de cet entretien à travers une référence à l’écrivain Kamel Daoud. « Kamel Daoud dénonce l’hypocrisie de l’Occident, qui déclare la guerre au terrorisme tout en ménageant l’Arabie saoudite, « un Daech qui a réussi », selon lui. Allez-vous revoir nos relations avec le Royaume ? », interrogent les journalistes du Point. 

« J’ai beaucoup d’admiration pour Kamel Daoud, répond le président, car il est courageux, et c’est un grand romancier à la vision singulière, mais je n’adhère pas en totalité à sa réduction de l’Arabie saoudite à un Daech qui a réussi. Ce pays est plus complexe que cela. En revanche, il est juste de dire que l’on ne doit pas avoir de politiques qui ne seraient pas parfaitement cohérentes avec notre objectif principal de lutte contre le terrorisme. J’ai établi des relations d’une extrême franchise avec l’ensemble des puissances du Golfe. (…) »

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L’entretien s’achève sur cinq questions plus personnelles. « Avez-vous encore le temps de lire ? » Macron répond : « Cet été, j’ai lu le roman de Kamel Daoud « Zabor ou les Psaumes ». J’ai beaucoup aimé. Le rapport à la mort, à l’écriture. Je continue aussi à lire de la philosophie. Je lis tous les jours. Plutôt le soir et la nuit. Quand on oublie de lire, on se trompe. On perd le rapport au sens, à l’intemporel ». 

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