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L’ex-patron de l’OMC critique sévèrement l’Algérie considérée comme « un contre-exemple »

L’ex-patron de l’OMC critique sévèrement l’Algérie considérée comme « un contre-exemple »

Pascal Lamy, directeur de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) entre 2005 et 2013 et ancien Commissaire européen, considère que l’Algérie est un « pays à risques ».

« [Aux] pays à risques, je crains de devoir ajouter l’Algérie, tant elle nous est proche et tant les tensions m’y semblent fortes. Tensions entre les réticences à l’ouverture économique et l’épuisement de la rente des hydrocarbures dont la distribution a cimenté le contrat social. Tensions entre les libertés publiques, un sécularisme où l’État reste distinct de la religion et un régime politique arc-bouté sur sa pérennité. L’Europe, et surtout la France, seraient fortement exposées à une explosion de ce grand pays du Maghreb et devraient donc s’activer davantage à desserrer le nœud économique et politique algérien », écrit-il dans son nouvel ouvrage « Où va le monde ? ».

L’ancien directeur de l’OMC estime aussi dans son livre que « posséder des ressources énergétiques substantielles est parfois pour un pays à double tranchant. (…) Pour une Norvège qui exploite sagement son trésor et diversifie ses investissements, combien de Venezuela, de Nigéria, voire d’Algérie…? »

Lors d’une conférence tenue lundi 10 avril à Rabat, Pascal Lamy a enfoncé le clou : « Si on veut un exemple d’intégration de la géopolitique et de la géo-économie plutôt réussi depuis trente ans, le Maroc en est un ». Quant à l’Algérie, elle est pour l’ex-directeur de l’OMC un « contre-exemple ».

« Je ne m’étends pas sur l’exemple algérien mais enfin, il est plutôt de l’ordre du contre-exemple. Aussi longtemps que l’économie algérienne sera ce qu’elle est, je ne vois pas très bien nos amis algériens, en dehors de la tradition diplomatique qu’ils ont et des positions qu’ils occupent ici où là, je ne vois pas très bien comment les performances de l’économie algérienne à terme augmenteraient l’influence, la puissance (…) d’un pays comme l’Algérie, aussi longtemps que les tensions internes que le rétrécissement de la rente énergétique vont s’amplifier dans les années qui viennent » , a-t-il dit.

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