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Libération de détenus du Hirak : les réactions de Rahabi, Boumala, MSP, ONM

Libération de détenus du Hirak : les réactions de Rahabi, Boumala, MSP, ONM

La libération de détenus du Hirak, annoncée jeudi 18 février, par le président de la République dans un discours à la Nation, à quatre jours de la célébration du 2e anniversaire de la révolution populaire du 22 février 2019, a commencé vendredi et se  poursuit ce samedi.

Le journaliste Khaled Drareni et l’homme politique Rachid Nekkaz, pour ne citer que les plus connus, figurent dans le premier contingent de détenus remis en liberté vendredi soir.

Toute l’Algérie attend la suite de cette opération qui devrait en principe toucher les personnes condamnées définitivement, une trentaine, et même celles dont les affaires sont en cours d’instruction, entre 55 et 60. En attendant, les premières réactions sont tombées.

« Un geste d’apaisement attendu »

Abdelaziz Rahabi, diplomate et ancien ministre, qualifie la décision de « geste d’apaisement attendu du président du République » qui « donne l’espoir d’une perspective d’ouverture politique plus large ».

« Les pouvoirs publics doivent saisir cette opportunité pour mettre en place toutes les conditions légales pour que la privation de liberté pour l’expression d’une opinion ne se reproduise plus dans notre pays. Il appartient à l’État de veiller à la préservation du droit du citoyen à la liberté et à la dignité », écrit Rahabi sur les réseaux sociaux.

« En toutes circonstances, seuls le dialogue, la concertation et le respect mutuel sont de nature à établir la confiance, à assurer la stabilité et à favoriser l’avènement d’une Algérie plus juste et plus forte », conclut-il.

L’Organisation national des Moudjahidine (ONM) a exprimé sa « grande satisfaction » quant à la décision de grâce présidentielle en faveur des détenus d’opinion.

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Du côté des partis politiques, ce n’est pas encore l’avalanche de réactions. Sans doute que les formations et leurs responsables attendent la fin de l’opération, probablement ce samedi ou dimanche, premier jour ouvrable de la semaine, pour s’exprimer.

Le Pacte pour l’alternative démocratique (PAD), a réagi dès la fin du discours présidentiel. Il réclame la réhabilitation des détenus d’opinion. Les partis du PAD estiment que « la solution démocratique passe par l’arrêt définitif de la répression et des poursuites judiciaires contre l’action politique et citoyenne, la réhabilitation juridique, morale et matérielle totale de tous les détenus politiques et d’opinion et le rétablissement immédiat et inconditionnel des libertés publiques ».

Ils constatent que « la demande populaire de changement démocratique radical est loin d’être entendue et que la contre révolution autoritaire ne lâche pas prise ».

Le MSP a loué les autres engagements annoncés dans le discours de Tebboune. Il a cité « la grâce décidée en faveur des détenus politiques, la création de partis politiques et associations à travers une simple notification outre son engagement quant aux causes internationales justes, notamment la cause palestinienne et le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination« .

Chez les acteurs du Hirak, on retient cette réaction de l’avocat Abdelghani Badi, qui pose d’abord une question d’ordre juridique et procédural. « Tout en étant très content de la libération des détenus, je me demande : est-ce que les délibérations pour leur remise en liberté ont eu lieu au niveau des cours, des chambres pénales ou des chambres d’accusation ? », s’interroge-t-il.

« Si la crise politique n’est pas réglée… »

Me Badi rappelle ensuite que des libérations ont eu lieu par le passé mais cela n’a pas empêché le retour des arrestations. « Le 2 janvier 2020, ils ont libéré plus de 70 détenus d’opinion, une semaine après, ils ont repris leurs pratiques. Ils n’ont pas de parole », écrit-il, estimant que la solution doit être politique : « Si la crise politique n’est pas réglée, et les libertés et droits civiques et politiques ne sont pas consacrés, les arrestations et les dépassements monteront en cadence ».

Enfin, Fodil Boumala s’est contenté d’un post laconique au moment même où été annoncée la libération de Khaled Drareni et Rachid Nekkaz. « Drareni et Nekkaz quittent la prison à l’instant. Le premier a été jugé par Tebboune et Belhimer avant la justice, le second a été comme beaucoup d’autres une victime de Gaïd Salah », a écrit Boumala, lui-même un ancien détenu d’opinion.

Selon le ministère de la Justice, 33 détenus du Hirak, ont été libérés hier vendredi. Jeudi, le président Tebboune a annoncé avoir signé un décret portant grâce présidentielle en faveur de 31 détenus définitivement condamnés, et 55 à 60 autres détenus qui n’ont pas encore été condamnés.

Cette décision est intervenue alors que l’Algérie s’apprête à célébrer le 2e anniversaire de la révolution du 22 février 2019, qui a mis fin au régime du président déchu Abdelaziz Bouteflika.

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