Le Paris Saint-Germain a remporté la première Ligue des champions de son histoire en écrasant l’Inter de Milan 5-0. Mais il n’y a pas que le score qui est lourd en cette soirée de samedi 31 mai 2025 à Munich.
Les débordements qui ont suivi la victoire du club de la capitale française ont aussi fait des dégâts considérables. L’exploit parisien est également accompagné d’un flot d’attaques de la fachosphère contre le Qatar, propriétaire du club depuis 2010.
Dans une France qui ne trouve désormais plus la voie de l’apaisement, même une victoire historique de son club phare en Ligue des champions n’échappe pas à la violence et à l’instrumentalisation politique.
PSG, une victoire historique en Ligue des champions
Il a donc fallu 15 ans au fonds d’investissement du Qatar pour mener le PSG sur le toit de l’Europe. L’exploit est d’autant plus exceptionnel que c’est la deuxième fois seulement qu’un club français soulève le plus prestigieux trophée interclubs au monde, après l’Olympique de Marseille de Bernard Tapie en 1993, à Munich et contre un autre club italien, le Milan AC. On pouvait légitimement s’attendre à d’autres conséquences que celles auxquelles l’on assiste depuis samedi soir.
Le soir de la finale, qui s’est jouée à Munich, les abords du Parc des Princes étaient pleins à craquer, les bars de Paris aussi. Une explosion de joie a envahi les rues de la capitale française et d’autres villes à travers le pays. Fatalement, des débordements ont eu lieu, non sans dégâts matériels, et même des décès.
Ce dimanche matin, les médias français font état de deux morts et de dizaines de blessés. Un adolescent de 17 ans a été poignardé à mort à la poitrine dans la ville de Dax et une jeune fille de 20 ans est tuée par un chauffard alors qu’elle roulait à scooter dans le 15ᵉ arrondissement de Paris.
Ligue des champions du PSG : la fachosphère n’en veut pas
Les services des urgences ont comptabilisé 192 blessés et les forces de l’ordre ont procédé à 426 interpellations.
Les dégâts matériels sont considérables, avec 148 incendies déclarés, 46 véhicules incendiés, des magasins pillés, des abribus, lampadaires et bacs à poubelle saccagés…
Les Champs-Élysées ressemblent à un champ de bataille. Les services des voiries s’efforçaient ce dimanche matin de nettoyer les lieux et de restaurer ce qui peut l’être avant la parade des champions prévue en fin d’après-midi.
Comme quoi, il n’y a pas que les matchs de l’équipe d’Algérie qui donnent lieu à des débordements en France. La violence est un mal profond qui ronge la société française. L’extrémisme aussi. Le courant extrémiste, via la fachosphère, son bras numérique, a préféré voir dans cette victoire du PSG celle du Qatar, et plus loin encore, du terrorisme et du Hamas palestinien.
Pour le lobby pro-israélien, ce rayonnement de la France auquel a grandement contribué l’émirat du Golfe ne pouvait pas plus mal tomber alors que Paris et de nombreuses capitales occidentales haussent le ton contre le gouvernement de Benyamin Netanyahou pour arrêter le génocide en cours à Gaza.
Le nombre de commentaires sur les réseaux sociaux attaquant le Qatar est hallucinant pour un jour de victoire.
Exemple très explicite, ce tweet du journaliste pro-israélien notoire Julien Bahloul, qui ne s’est pas empêché de déverser ainsi sa haine : « Le PSG appartient au Qatar. Sponsor financier du Hamas, auteur du plus grand pogrom depuis la Shoah, qui a tué des dizaines de Français ».
Les vrais supporters du PSG sont en train de s’enthousiasmer devant le magnifique match de leur équipe. Pendant ce temps là, des barbares sont venus dans les rues de Paris pour commettre des délits et provoquer les forces de l’ordre.
J’ai demandé aux forces de sécurité…
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) May 31, 2025
"Le Qatar, c’est le Hamas". D’autres ont traité les supporters sortis fêter, certes d’une façon parfois violente, la victoire de leur équipe de « racailles ». Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau s’est invité à la fête en traitant les supporters violents de « barbares », ce qui a soulevé des critiques acerbes à son égard de la part des personnalités de gauche.
Le tweet de M. Retailleau dès la fin du match #PSG et alors que les débordements étaient encore rares dramatisait les choses, tendait l’atmosphère.
C’est surtout l’emploi du terme « barbares » qui le rend insupportable. « Barbare » veut dire non civilisés, et on sait bien qu’elle… pic.twitter.com/hTZBLrRQ9q
— Eric Coquerel (@ericcoquerel) June 1, 2025