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L’option de la dévaluation du dinar se précise

L’option de la dévaluation du dinar se précise

Le gouvernement va recourir à une baisse de la valeur du dinar au cours des prochaines semaines et ce afin de compenser le déficit de la balance commerciale et la balance des paiements, prévoit l’économiste Smail Lalmas.

« Avec le gel de l’utilisation de la planche à billets et un épuisement des réserves de change, le seul recours qui reste au gouvernement c’est d’aller vers une baisse une nouvelle fois de la valeur du dinar pour essayer de compenser la balance de façon artificielle », a estimé M. Lalmas dans une déclaration à TSA.

Les mécanismes mis en place par le gouvernement pour essayer de réduire le déficit des balances ont tous échoué, rappelle l’économiste.

Selon cet expert, depuis la moitié de 2014, date du début de la chute des prix du pétrole, le recours à la dévaluation de la monnaie nationale a été important. « C’est la gymnastique préférée du gouvernement. Dès qu’il y a un problème de déficit, on va vers ce genre de mécanisme : baisser la valeur du dinar pour compenser de façon artificielle le déficit de la balance », souligne l’expert.

Réserves de changes : 8 milliards de dollars consommés durant les 4 premiers mois de 2019

A ce déficit s’ajoute une consommation effrénée des réserves de change. En effet, l’Algérie a consommé 8 milliards de dollars de ses réserves de changes durant les 4 premiers mois de cette année.

Le ministre des Finances a annoncé, vendredi, une baisse des réserves de changes à 72 milliards de dollars sachant qu’à la fin 2018 les réserves étaient à 80 milliards de dollars. « Ce qui fait que si on extrapole sur l’année, on va avoir une consommation de 24 milliards de dollars de réserves de changes durant l’exercice 2019 », observe M. Lalmas.

Il s’interroge à quoi ces 8 milliards de dollars ont-ils servi, « sachant que les projets qui avaient pour habitude de consommer énormément de nos recettes en devises sont pratiquement gelés, à l’arrête ou sont terminés ».

Impact négatif sur l’emploi

Selon M. Lalmas, depuis 2018, l’Algérie est entrée en plein crise économique. Conséquence : un grand nombre d’entreprises ont des difficultés à commercialiser leur production.

« Ce qui fait qu’il y a un ralentissement dans l’appareil de production qui va impacter négativement l’emploi. Beaucoup d’entreprises ont mis en place des plans sociaux. A cela s’ajoute le fait qu’un bon nombre de demandeurs d’emplois arrivent sur le marché mais que l’appareil économique déjà faible n’arrive pas à absorber ».

D’après l’expert, le soulèvement populaire est venu corriger toutes ces dérives constatées sur le plan économique.

Pouvoir d’achat en baisse

La baisse des prix des produits de consommation enregistrée sur certains produits est un indice de la baisse du niveau de vie et du pouvoir d’achat, estime Smail Lalmas.

« Le niveau de vie des Algériens a sensiblement baissé. Ils n’achètent plus comme avant. Ceci a poussé les commerçants à baisser les prix de leurs produits, autrement ils n’auront plus la possibilité de vendre », relève l’économiste.

Il prévoit que le taux d’inflation se dirigera vers la baisse d’ici la fin de l’année comme une conséquence de la dégradation du pouvoir d’achat. « Les Algériens vont consommer de moins en moins et sachant que la consommation est un moteur de croissance, quand celle-ci baisse elle va impacter négativement la production laquelle va baisser ».

Le recul du niveau de vie, selon Lalmas, entraînera également une baisse du niveau des recettes fiscales.

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