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Louisa Hanoune appelle à la création de comités populaires, met en garde contre l’effondrement de l’État

Louisa Hanoune appelle à la création de comités populaires, met en garde contre l’effondrement de l’État

La mobilisation populaire actuelle contre le 5e mandat peut, selon Louisa Hanoune, aboutir à la convocation d’une Assemblée constituante pour faire sortir l’Algérie de la crise politique.

« L’Assemblée constituante est à l’ordre du jour, elle permet d’élargir le débat. Il y a des intellectuels et des universitaires qui ont lancé un appel en ce sens. Nous soutenons cet appel. Nous ne voulons pas tirer la couverture vers nous. La Constituante, c’est la souveraineté du peuple. Les réseaux sociaux et les débats organisés au sein de la société se sont approprié cette idée. La question de « Que doit-on faire ? » est posée », a-t-elle déclaré, lors d’une conférence de presse, au siège de son parti, à Alger, ce lundi 4 mars.

Des questions se posent aussi, d’après elle, sur la forme que prendra le gouvernement qui sortira de la Constituante. Une Constituante qui devra élaborer une nouvelle Loi fondamentale, définir la nature du régime politique (parlementaire, présidentiel, etc), fixer les gardes-fous de la souveraineté et produire des lois.

« Pour nous, c’est la refondation politique, constitutionnelle, institutionnelle et nationale qui est à l’ordre du jour à travers le mot d’ordre « le pouvoir, dégage ! » et « non au 5e mandat ». Ce mandat est perçu comme l’instrument utilisé par les partisans du système pour maintenir cette situation alors qu’il est impossible de maintenir le statu quo. Rien ne peut arrêter le cour de l’Histoire », a souligné Louisa Hanoune.

« Il y a une recherche réelle. C’est fantastique. C’est cela qui confirme la situation prérévolutionnaire. Il y a une éruption des masses populaires sur la scène politique, mais il n’y a pas encore de formes d’organisation, j’allais dire, d’un pouvoir parallèle. Les instruments de contrepouvoir n’existent pas encore. Cela peut se mettre en place parce que les rythmes et les délais sont rapides », a-t-elle analysé.

Plaidoyer pour « les comités populaires »

Le mouvement anti 5e mandat est, d’après elle, spontané, et ne s’est pas constitué à l’appel d’un parti, d’un syndicat ou de la société civile. Elle a insisté sur le caractère pacifique des marches et appelé à l’organisation de comités de quartier pour éloigner « les baltaguia et les gens du cachir » qui ont tenté de « s’infiltrer dans les marches » et les empêcher de « dénaturer les marches et provoquer l’irrémédiable, un bain de sang ».

Elle a plaidé pour « l’auto organisation » des masses à travers « les comités populaires ». Des comités et des assemblées qui, plus tard, dégageront « les délégués » à la Constituante nationale, une fois le processus établi.

« Il n’y a pas d’exclusion dans la Constituante. Toutes les couches et les sensibilités de la population doivent y siéger. Les hommes d’affaires brisés par l’oligarchie auront leur place », a-t-elle dit.

Le 5e mandat a, selon elle, provoqué un malaise profond au sein des partis de l’Alliance présidentielle qui s’exprime à travers des militants montrant leur rejet du choix de soutenir le président sortant.

En présentant la candidature de Bouteflika, le pouvoir, selon elle, n’est pas prêt à céder. « Ce système ne partira pas de lui-même. Ils vont se battre pour le maintenir artificiellement, peu importe que l’Algérie s’effondre. C’est la mobilisation populaire qui arrachera la défaite de ce système. La majorité des Algériens a prononcé le divorce avec ce système. Le bilan du 4e mandat est un désastre sur tous les plans. Les chiffres présentés ici et là ne peuvent en aucun cas cacher la réalité », a-t-elle relevé.

Elle a parlé de « décomposition politique », de « pillage » et de « prédation » qui sont « érigés en système ». Il y a, selon elle, une privatisation de l’État par l’oligarchie.

 « Dans le sursaut des citoyens, il y a une volonté de préserver l’État national, parce que si l’État s’effondre, ça sera la somalisation du pays », a-t-elle prévenu. Elle a plaidé pour « le sauvetage » de l’UGTA en évoquant l’existence « d’un mouvement » à l’intérieur de l’organisation présidée par Abdelmadjid Sidi Saïd (qui soutient le 5e mandat). À ses yeux, la Centrale syndicale ne devrait avoir de position politique, « sinon ça sera son arrêt de mort ».

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