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Louisa Hanoune : « Le meilleur des présidents ne peut réussir dans le cadre de ce régime »

Louisa Hanoune : « Le meilleur des présidents ne peut réussir dans le cadre de ce régime »

La secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, a martelé de nouveau ce samedi à Constantine que la crise qui frappe le pays est une « crise de régime, d’institutions », et non pas une « crise d’hommes ».

« Pour certains partis ou personnalités qui ambitionnent d’accéder au pouvoir, il suffit de changer le président. Et celui qui le remplace, par magie, peut changer la situation, construire la démocratie et améliore tout. Pour nous, c’est faux car la crise n’est pas une crise d’hommes mais de régime. C’est une crise d’institutions avec comme conséquences des crises de politiques et une crise sociale », a-t-elle déclaré devant les cadres du parti de la région Est réuni à Constantine.

Elle estime  que ce « régime » devait disparaître entre 1988 et 1991, période pendant laquelle la société avait connu une grande dynamique politique, démocratique et sociale.

« Toutes les revendications étaient posées à travers des manifestations, des rassemblements pacifiques et la télévision d’État était ouverte. Cette période qui a été formidable a démontré la capacité du peuple algérien dans l’exercice politique sans qu’il y ait dérives. Les dérives ont commencé lorsque le régime a commencé à manipuler, ce qui a entraîné le pays dans les turbulences », a-t-elle accusé dans son intervention diffusée sur les réseaux sociaux.

« Nous disons que dans le cadre du régime actuel, dans le cadre de ses pratiques et l’impunité, la prédation légalisée de l’argent public de la communauté nationale, dans le cadre de la répression et l’exploitation des travailleurs, le meilleur des présidents, fusse-t-il animé d’une grande volonté et de meilleurs intentions pour réparer, va échouer assurément », a-t-elle asséné.

Pour Louisa Hanoune, l’issue à la crise et le « renouveau politique » passent par l’élection d’une assemblée constituante.

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« La déclaration de Mohamed Aissa sur le wahhabisme nous inquiète »

Sur un autre volet, Louisa Hanoune est revenue sur les déclarations du ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aissa, selon lesquelles le « wahhabisme ne pose pas de problème à l’Algérie », quelques jours après les déclarations du prince héritier Mohamed Ben Salman reconnaissant la responsabilité de l’Arabie saoudite dans la propagation du wahabisme dans le monde arabe, sur instigation des États-Unis, pour contrer le communisme.

Il y a quelques jours, Mohamed Aissa réagissait à la polémique provoquée par le prédicateur Mohamed Ali Ferkous, désigné comme représentant du wahhabisme, après ses déclarations sur les courants religieux en Algérie.

«Nous n’avons aucun problème avec l’idéologie religieuse qui règne en Arabie Saoudite », avait affirmé Mohamed Aissa. « Comment un responsable au sein de l’État déclare que nous n’avons pas de problème avec le wahhabisme alors que nous avons payé un lourd tribut ? », s’est demandée Louisa Hanoune.

« Cette position nous inquiète », dit-elle. Pour Mme Hanoune, elle traduit deux choses : premièrement, l’ « instrumentalisation de la religion à des fins politiques par l’État peut conduire à des dérapages » et deuxièmement que le cafouillage, au plan interne, conduit inévitablement au « cafouillage de la politique étrangère ». « Ce qui nous conduit à poser cette question : comment protéger notre pays et renforcer son immunité ? ».

Louisa Hanoune a critiqué la politique étrangère de l’Algérie par rapport à la guerre au Yémen et au wahhabisme. « L’Algérie était connue par ses positions contre les interventions étrangères et les guerres destructrices. L’évolution dans le domaine de la politique étrangère nous surprend et nous inquiète », a déclaré la secrétaire générale du PT, en évoquant la condamnation par l’Algérie de l’attaque aux missiles contre l’Arabie Saoudite.

« On rappelle que c’est l’Arabie saoudite qui a agressé et qui agresse le Yémen et ce n’est pas le contraire. Les composantes du peuple yéménite ont le droit de défendre son pays (…). Peut-on dénoncer les missiles de la résistance palestinienne ? Pour nous, il n’y a pas de différence ! », a-t-elle ajouté.

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