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Macron en Russie pour chercher des « points d’accord » avec Poutine

Macron en Russie pour chercher des « points d’accord » avec Poutine

Emmanuel Macron effectue jeudi et vendredi sa première visite officielle en Russie, où le président français espère trouver des « points d’accord » avec Vladimir Poutine sur les dossiers sensibles du nucléaire iranien et de la Syrie malgré les divergences entre les deux pays.

Que va faire Macron en Russie ?

La rencontre avec Vladimir Poutine est très attendue, un an après celle du château de Versailles près de Paris qui avait marqué les esprits et lancé le nouveau président français sur la scène internationale.

Les deux hommes se retrouvent jeudi en fin de journée dans le cadre majestueux du palais de Constantin, une résidence d’été de Pierre Le Grand située à une vingtaine de kilomètres de Saint-Pétersbourg. Ce vaste château qui donne sur la mer avait accueilli le sommet du G20 en 2013.

Vendredi matin, Emmanuel Macron, accompagné de son épouse Brigitte, rendra hommage aux victimes du terrible siège de Leningrad durant la Seconde guerre mondiale, avant une rencontre avec des membres de la société civile.

L’après-midi sera consacré au 22e Forum économique de Saint-Pétersbourg, dont M. Macron est l’invité d’honneur avec le Premier ministre japonais Shinzo Abe. Les deux hommes tiendront la scène en compagnie de Vladimir Poutine.

Cette courte visite en Russie, qui ne passera pas par Moscou, se terminera par un hommage au théâtre Mariinski à Marius Petipa, un chorégraphe français qui vécut l’essentiel de sa vie en Russie, 200 ans après sa naissance en 1818 à Marseille.

Quels sont les enjeux de la visite ?

Avant les dossiers bilatéraux, les entretiens porteront sur « les questions internationales actuelles, parmi lesquelles l’accord nucléaire iranien, le règlement syrien et la crise ukrainienne », a annoncé le Kremlin.

Emmanuel Macron a la volonté « d’avoir un dialogue substantiel (…) pour dégager des points d’accord communs », a indiqué l’Elysée. « Nous le faisons les yeux ouverts », « avec la conscience de la difficulté que cela représente ».

Après le retrait tonitruant des Etats-Unis, les deux dirigeants ont affirmé leur détermination à sauver l’accord sur le nucléaire iranien. Mais ils divergent sur la stratégie. Moscou, qui s’est rapproché de Téhéran, réclame qu’il reste en l’état, tandis que Paris veut un nouvel « accord élargi » prenant en compte le contrôle de l’activité nucléaire après 2025, le programme balistique de l’Iran ainsi que la situation en Syrie et au Yémen.

Pour M. Macron, l’enjeu est également de rabibocher l’Europe avec la Russie après des années de tensions liées à l’annexion de la Crimée, la guerre dans l’est de l’Ukraine et la récente affaire de l’empoisonnement de l’ex-espion russe Sergueï Skripal en Grande-Bretagne. Son souhait est d' »arrimer la Russie à l’Europe et non laisser la Russie se replier sur elle-même », a-t-il récemment expliqué.

Des accords bilatéraux dans les domaines économique, universitaire, culturel et sportif (entre les fédérations de rugby) seront signés durant la visite.

Macron et Poutine, quelle entente ?

« Je le respecte. Je le connais. Je suis lucide », a déclaré M. Macron en parlant de son homologue russe, qui « est fort et intelligent », sur la chaîne américaine Fox News le 22 avril. Avant d’avertir: « je crois que nous ne devrions jamais nous montrer faibles face au président Poutine. Quand vous êtes faibles, il s’en sert. »

Le chef de l’Etat a appliqué ce principe en disant ses quatre vérités sur les ingérences médiatiques ou les armes chimiques à un Poutine impassible sous les ors de Versailles.

A Moscou, où Vladimir Poutine vient d’entamer son quatrième mandat, l’attentisme prédomine un an après l’élection de M. Macron.

« Il tente de positionner la France de nouveau comme une puissance mondiale. Cela fait longtemps que ce n’était plus le cas. S’il est sérieux, alors il y a de quoi discuter entre Poutine et Macron. S’il ne s’agit que de mots, alors M. Poutine le comprendra très vite », avertit l’expert Fiodor Loukianov, président du Conseil pour la politique extérieure et de défense.

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