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Marche mondiale vers Gaza : le récit d’un participant algérien de retour d’Égypte

Marche mondiale vers Gaza : le récit d’un participant algérien de retour d’Égypte

Par CYBERUSS / Adobe Stock
Le drapeau de la Palestine.

Des milliers de personnes du monde entier ont tenté d’organiser une marche vers Gaza pour briser le blocus imposé par Israël à l’enclave et réclamer l’entrée de l’aide humanitaire aux Palestiniens.

Parmi les participants figurent de nombreux Algériens, dont Ramdane Youcef Taazibt, ancien député et militant du Parti des travailleurs (PT) de Louisa Hanoune. À TSA, il raconte son voyage et décrit comment l’Égypte a empêché les manifestants venus du monde entier d’exprimer leur solidarité avec les Palestiniens de Gaza.

Son voyage commence jeudi 12 juin, trois jours après le départ d’une caravane terrestre de Tunisie avec des milliers de personnes. Avec d’autres militants, Ramdane Taazibt choisit de prendre l’avion d’Alger vers la capitale égyptienne. À l’aéroport du Caire, les forces de sécurité égyptiennes sont aux aguets.

Qu’ils soient marcheurs ou pas, des voyageurs algériens sont refoulés. Des militants se font arrêter, expulsés ou jetés en prison. Ramdane Youcef Taazibt réussit à échapper aux policiers pour prendre la route vers la ville d’Ismaïlia, à 130 km du Caire, première étape sur le chemin de Rafah.

Comment l’Égypte a bloqué la marche vers Gaza : un manifestant algérien raconte

« Nous avons convenu avec les autres manifestants de passer par Ismaïlia et de se retrouver à El-Arich le 13 juin, pour ensuite marcher pendant trois jours jusqu’au point de passage de Rafah afin de réclamer la fin du blocus inhumain, apporter notre soutien à la population de Gaza et dénoncer le génocide qui est y en cours », explique-t-il.

Le grand et inédit rassemblement pour briser le blocus de Gaza était prévu ce lundi 16 juin près de Rafah, mais les autorités égyptiennes ont déployé un impressionnant dispositif pour empêcher les manifestants de rallier cet unique point de passage entre l’Égypte et l’enclave palestinienne.

Après avoir parcouru une centaine de kilomètres, Ramdane tombe sur un premier barrage dressé par la police égyptienne. Il réussit à passer, mais au deuxième point de contrôle, il se retrouve bloqué, avec des centaines d’autres manifestants.

« On a été stoppés à 16 h 00 (heure locale). Il y avait beaucoup de monde, un millier de personnes peut-être. Nous avons été stoppés en plein désert. Les policiers étaient agressifs et violents. Ils ont utilisé tous les moyens pour nous faire taire. Il y avait des baltaguias qui insultaient et agressaient les manifestants », témoigne-t-il.

Empêchés de continuer vers Ismaïlia, les manifestants improvisent un rassemblement sur les lieux, en scandant des slogans pour la levée du blocus contre Gaza, la fin du génocide. À une trentaine de kilomètres d’Ismaïlia, Ramdane Taazibt découvre l’ampleur du soutien dont bénéficie les Palestiniens dans le monde.

« J’ai vu une femme en chaise roulante »

« J’ai rencontré des gens venus du monde entier, parfois de pays lointains. Des gens de toutes les races, de toutes les nationalités, de toutes les religions. J’ai vu une femme en chaise roulante venue participer à la marche. C’était émouvant. C’est dire la rage et le dégoût que cette guerre suscite partout dans le monde. Il y a eu cette adhésion spontanée de manifestants du monde entier face à la faillite des gouvernements. Il y a un génocide qui se déroule à Gaza sous les yeux du monde entier. Il y a la famine, la soif qui sont utilisés comme armes par l’entité sioniste. Gaza est devenue un charnier », détaille cet homme politique algérien dont le parti est en première ligne dans la défense de la cause palestinienne.

Faute de pouvoir poursuivre son chemin vers Rafah, Ramdane Youcef Taazibt retourne au Caire, après plusieurs heures passées au point de contrôle de la police.

« Je suis arrivé au Caire le lendemain vers 03 h 00 du matin », explique-t-il, précisant qu’il a regagné Alger par avion dans la nuit de dimanche à lundi 16 juin. Dans la capitale égyptienne, le drapeau palestinien est étrangement absent dans les rues, les cafés et les magasins.

« Je n’ai vu aucun drapeau palestinien dans les rues et les magasins du Caire », témoigne-t-il, regrettant le déploiement par l’Égypte d’un dispositif policier impressionnant pour empêcher des milliers de gens pacifiques d’aller jusqu’à Rafah pour crier haut et fort afin de dénoncer le génocide et porter secours aux Palestiniens de Gaza. « L’Égypte a normalisé ses relations avec l’entité sioniste avec laquelle elle cordonne politiquement et sécuritairement », estime Ramdane Taazibt.

Depuis le 7 octobre 2023, Israël bombarde sans relâche Gaza où s’entassent plus de deux millions de personnes. Plus de 55.000 Palestiniens et plus de 128.000 autres, en majorité des femmes et des enfants, ont été tués par l’armée israélienne qui impose un blocus inhumain à la population.

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