Économie

Marché noir de la devise : l’inquiétant aveu du gouvernement

Mohamed Loukal croyait sans doute avoir fourni, ce lundi 21 octobre, une explication convaincante au refus du gouvernement d’ouvrir des bureaux de change. Il a livré un aveu inquiétant devant des députés visiblement restés insensibles.

Le ministre des Finances a reconnu que le marché parallèle est contrôlé par des grossistes liés aux crimes économiques pour lesquelles des hommes d’affaires ont été placés récemment en détention : surfacturation et évasion fiscale.

Hormis les transferts des Algériens établis à l’étranger, estimés à 2,5 milliards d’euros, le marché noir des devises est financé par les plus gros vendeurs, à savoir « ceux qui s’adonnent à la surfacturation de l’importation » et les plus gros acheteurs, connus pour leur évasion fiscale, a-t-il expliqué, selon des propos rapportés par l’agence officielle APS. Le ministre aurait pu ajouter d’autres catégories : blanchiment de l’argent de la corruption, de la drogue…

Que compte faire rien le gouvernement ? « Pour maitriser cet espace, nous devons maitriser la surfacturation de l’importation et l’évasion fiscale », a expliqué le ministre.

Le projet d’ouverture des bureaux de change, qui permettraient une traçabilité des transactions, n’est pas à l’ordre du jour. M. Loukal a expliqué que l’ouverture de bureaux de change en Algérie serait une démarche infructueuse, vu leur faible rendement en raison du manque d’activités touristiques en Algérie, ces bureaux ne pouvant pas de ce fait drainer les devises circulant sur le marché parallèle.

Un argument que répète le gouvernement depuis plusieurs années pour justifier son refus de s’attaquer à l’un des lieux des évasions de capitaux et du blanchiment d’argent.

Les plus lus