Politique

Marches populaires : Idir salue une Algérie qui « accepte enfin sa diversité »

Le grand chanteur Idir dit tout le bien qu’il pense du mouvement citoyen en Algérie. « J’ai tout aimé de ces manifestations : l’intelligence de cette jeunesse, son humour, sa détermination à rester pacifique, l’aisance de ses revendications comme sa capacité à comprendre la complexité des choses. J’avoue avoir vécu ces instants de grâce depuis le 22 février comme des bouffées d’oxygène», a déclaré l’interprète de Vava Inouva dans un entretien ce dimanche au JDD.

Le chanteur revenu chanter pour la première fois en Algérie, en janvier 2018, après trente-huit ans d’interdiction par le pouvoir, n’écarte pas l’idée de rejoindre le mouvement citoyen. « Si mes soins (atteint d’une fibrose pulmonaire) et mes dates de concert ne me maintenaient pas en France, je partirais rejoindre immédiatement ces manifestants que j’admire », lance-t-il.

Pour Idir, cette mobilisation populaire a tout compris du défi d’une Algérie qui « accepte enfin sa diversité ». Il avoue toute son émotion « de voir flotter dans les rues des grandes villes d’Algérie ces dernières semaines, aux côtés des drapeaux de l’Algérie, des étendards et des banderoles en langue amazighe ». Le chanteur ne cache pas son bonheur de voir chaque jour depuis sept semaines « ces centaines de milliers d’Algériens expliquer en si peu de mots ce qui est devenu une évidence : trop c’est trop, il est grand temps de changer ! ».

Pour Idir, de son vrai nom Hamid Cheriet, les tenants du pouvoir, que les Algérien rejettent aujourd’hui, ont longtemps muselé le peuple. « Tandis que leurs enfants sont dans les meilleures écoles, les enfants du peuple sont tenus par le plus cynique des impératifs, la survie ! Tant et si bien qu’ils n’hésitent pas à monter dans des embarcations de fortune et quitter le pays vers un avenir improbable et dangereux ! C’est tout ce qu’ils méritent, selon vous ? Depuis 1962, c’est tout ce que vous avez pu faire ? » interroge le célèbre interprète qui raille un « pouvoir qui marche sur la tête et qui est en pleine débandade ».

Idir termine son interview par un appel à l’union. « De toute façon, nous sommes condamnés à réussir. Continuons donc à réfléchir en termes de nation algérienne vers le progrès. Si nous restons unis, rien ni personne ne pourra nous défaire. Mon cousin et ami Cherfi Amar m’a appris ce beau proverbe mexicain : « Ils veulent nous enterrer, mais ils oublient que nous sommes des graines ».

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