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Marine Le Pen veut séduire l’électorat d’origine algérienne

Le premier tour des élections présidentielles françaises, qui a eu lieu dimanche 10 avril, a reconduit le même duel qu’en 2017.

Pour la deuxième fois de suite, Emmanuel Macron et Marine Le Pen vont s’affronter au second tour, le 24 avril. Il y a cinq ans, c’est Emmanuel Macron qui avait gagné. Cette fois, la confrontation s’annonce indécise, et les électeurs d’origine algérienne sont très particulièrement convoités.

Ce mercredi 13 avril, la candidate du Rassemblement national (ex-Front national, extrême droite) a tenu une conférence de presse pour dérouler sa vision de la politique étrangère française qu’elle mènerait si elle est élue.

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Et il a été évidemment question des liens qu’elle compte entretenir avec l’Algérie si elle est élue présidente. D’emblée, la candidate de l’extrême droite adopte une posture de cheffe d’Etat.

Elle affirme vouloir maintenir et « enrichir » les liens de la France avec les trois pays du Maghreb : Algérie, Tunisie et Maroc.

Mais c’est sur l’Algérie que Marine Le Pen s’est appesanti. « En raison de malentendus possibles sur ma vision de la relation franco-algérienne, permettez-moi d’évoquer plus spécifiquement ce pays », a justifié Marine Le Pen, d’emblée.

La fille de Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front national, a indiqué qu’elle adopterait une politique à l’opposé de celle que certains anciens présidents français ont suivi avec l’Algérie.

« Xavier Driencourt, fin connaisseur de la relation franco-algérienne car ancien ambassadeur à Alger, a récemment déclaré que la plupart des présidents français nouvellement élus, en particulier Jacques Chirac puis François Hollande et Emmanuel Macron, tentaient initialement d’améliorer une relation, perçue comme spéciale, avec un certain enthousiasme, un certain élan puis finissaient assez rapidement par butter sur les problèmes irritants bilatéraux, toujours les mêmes : les questions mémorielles, les visas et la forte réticence algérienne à mettre en œuvre une politique de réadmission de ressortissants indésirables sur le sol français », a exposé la candidate du RN.

Entretenir des « relations amicales » avec l’Algérie

Mme Le Pen, dont le père a justifié la torture pendant la guerre d’Algérie, annonce qu’elle mettrait en œuvre une politique « exactement inverse » mais, précise-t-elle, avec « le même objectif d’entretenir des relations amicales avec l’Algérie ».

Vis-à-vis de l’Algérie, la candidate du Rassemblement national affiche son intention de conditionner « tout nouvel octroi de visa au profit de ressortissants algériens, toute autorisation de transferts de fonds, toute acquisition de propriété en France par un dignitaire algérien », à plusieurs éléments, « incluant une mise en œuvre effective de la réadmission par les autorités consulaires algériennes en France. »

« Je pense qu’il vaut mieux s’attaquer à ces irritants d’emblée, ce qu’aucun de mes prédécesseurs n’a eu le courage de faire, et ensuite de nouer progressivement des relations normales, d’État souverain à État souverain, ce qui me semble être plus encore dans l’intérêt de l’Algérie et des Algériens que de la France », a claironné Marine Le Pen qui regarde finalement sa vision de la relation franco-algérienne uniquement sous le prisme des visa et de la lutte contre l’immigration clandestine d’origine algérienne.

Affirmant que la France n’est pas dépendante économiquement de l’Algérie, ni d’ailleurs du gaz algérien, elle prétend qu’« il est surtout dans l’intérêt de l’Algérie que ses relations avec la France soient saines et apaisées ».

« Je le répète, sans rien oublier du passé, car reconnaissance du passé, de ses éléments glorieux et de ses ombres ne signifie pas repentance, je souhaite nouer des relations amicales avec le peuple algérien parce que c’est notre intérêt mutuel et que c’est une question au fond plus sentimentale de part et d’autre que rationnelle ou économiquement indispensable pour la France », a poursuivi Mme Le Pen en faveur de laquelle l’autre pendant de la droite extrême française, Éric Zemmour, a appelé à voter au second tour.

En adoptant une ligne dure vis-à-vis du pouvoir algérien, la candidate de l’extrême droite a adressé un message aux Algériens de France qu’elle veut séduire en prévision du second tour de la présidentielle.

La candidate du Rassemblement national a bien compris le poids de l’électorat musulman qui a voté majoritairement en faveur de Jean-Luc Mélenchon lors du premier tour. Le candidat de la France insoumise a été l’un des rares à défendre publiquement et ouvertement les musulmans de France contre les attaques de l’extrême droite.

« Les Algériens qui vivent déjà en France qui se comportent conformément au droit français, respectent nos us et coutumes et aiment la France, ses traditions, son histoire, sa culture, qui bénéficient d’un contrat de travail et qui nous enrichissent de leur savoir-faire, ce qui constitue je pense la majorité d’entre eux, n’ont pas de raison de ne pas être invités à y rester », a déclaré Le Pen.

« Les autres, certes minoritaires, devront partir et les services consulaires algériens devront délivrer des laissez-passer en respectant la décision souveraine de la France d’éconduire de son sol tout étranger qu’elle juge indésirable, même d’ailleurs sans condamnation pénale », a-t-elle prévenu.

Aussi, Marine Le Pen entend « une fois élue », adopter un discours « décomplexé, clair et lisible » pour l’Algérie. « Nos deux pays ont tout à y gagner », indique-t-elle.

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