Société

Mark Thatcher perdu en Algérie : un récit inédit 43 ans après

L’affaire est connue de tous. En janvier 1982, lors du rallye Paris-Alger-Dakar, le fils de Margaret Thatcher, Première ministre britannique de l’époque, avait disparu pendant plusieurs jours dans le Sahara algérien avant d’être retrouvé. Plus de 43 ans après, la coéquipière de Mark Thatcher a témoigné sur cet épisode et fait de nouvelles révélations.

Mark, âgé alors de 28 ans, était le co-pilote de la Française Anny-Charlotte Verney, une habituée de la course du Mans mais qui participait pour la première fois au Paris-Alger-Dakar, qui deviendra plus tard le Paris-Dakar. 

Celle-ci a raconté à Actu.fr les péripéties de leur disparition qui avait été très médiatisée à l’époque. 

Avant de prendre le départ de Paris, le pilote anglais s’est chargé d’acquérir et d’embarquer tous les équipements de survie qui pourraient servir en cas d’incident dans le très large désert du Sahara algérien, dit-elle. 

La femme révèle qu’elle a senti la voiture, une Peugeot 504, fragile. Au troisième jour, le pont arrière a cassé  et le binôme est bloqué sur place, en plein désert, entre Tamanrasset et Timiaouine, dans l’extrême-sud de l’Algérie. Le matériel de survie embarqué n’a pas servi à grand-chose car Mark Thatcher ne savait pas s’en servir, révèle Anny-Charlotte Verney. “Ne t’inquiète pas maman va envoyer un satellite”, lui a alors promis son co-pilote. 

 

L’Algérie a recherché seule et retrouvé le fils de Margaret Thatcher en 1982

 

Il se trouvait qu’au même moment, un journaliste s’est tué sur le rallye et l’organisation a mis tous ses moyens sur lui avant de tenter de retrouver les deux disparus. 

L’affaire deviendra un “incident diplomatique”, raconte Verney. Margaret Thatcher aurait appelé François Mitterrand qui voulait envoyer des avions mais, pour des raisons de souveraineté, l’Algérie a refusé que des appareils français interviennent sur son territoire.

S’agissant des conditions météo dans le Sahara algérien, elles étaient très rudes : jusqu’à 40 degrés le jour, -2 degrés pendant la nuit. Sans eau et sans nourriture, l’équipage n’a plus de force. Verney se souvient qu’elle et Mark restaient allongés et dormaient les trois quarts du temps.

“J’ai pensé qu’on n’allait pas me retrouver mais je dormais, donc je ne m’en rendais pas compte”, confie-t-elle. Mais l’aventure a connu un dénouement heureux grâce aux efforts de l’Algérie qui avait assuré seule les recherches et qui a réussi à découvrir l’emplacement des deux disparus,  entre Tamanrasset et Timiaouine. 

Les recherches ont duré six jours et les deux pilotes n’auraient pas pu tenir deux jours de plus. “On n’avait plus d’eau, donc j’ai bu l’eau du réservoir et mon eau de toilette que j’avais embarquée… Maintenant, ne me parlez plus de parfums”, révèle Anny-Charlotte Verney. 

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