Aicha Merabet
2 minutes de lecture
2 minutes de lecture
Devant un hôpital de Casablanca, où Sion Assidon, symbole de la cause palestinienne au Maroc, est encore hospitalisé, une veillée silencieuse s’est tenue ce lundi 18 août. Une action de solidarité avec le militant antisioniste, mais aussi une manière de dénoncer le silence qui entoure cette affaire.
Ce militant propalestinien est « l’une des figures nationales ayant lutté sur de nombreux fronts contre la tyrannie, l’oppression, le sionisme et l’impérialisme », rappelle le communiqué du Parti Socialiste Unifié (PSU).
A lire aussi : Jamel Debbouze : son restaurant à Paris épinglé pour vente de vins israéliens
Sion Assidon, 77 ans, est un juif marocain qui s’est notamment dressé contre la normalisation des relations entre son pays et Israël, affichant clairement son antisionisme.
Un « incident mystérieux »
Sion Assidon n’a pas donné signe de vie pendant plusieurs jours, ce qui a poussé son entourage à demander l’autorisation des autorités pour pénétrer dans son domicile. C’est là où il a été trouvé, le 11 août dernier, inanimé sur son fauteuil, avec des ecchymoses à la tête, au visage et à l’épaule.
A lire aussi : Le Sahara occidental au Ticad 2025 : nouveau revers pour le Maroc
Le militant a été conduit en urgence dans une clinique à Mohammedia, où il a subi une chirurgie cérébrale, avant d’être transféré à l’hôpital universitaire international Cheikh Khalifa de Casablanca, où il est encore plongé dans le coma. Selon ses proches, son état est « stable mais grave », rapporte le média marocain Telquel.
Le Parti Socialiste Unifié (PSU) dénonce un « incident mystérieux » et réclame « une enquête approfondie et complète » pour mettre la lumière sur toute cette affaire.
A lire aussi : Gaza : l’ONU déclare officiellement l’état de famine et accuse Israël
Même son de cloche chez le Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation, qui dénonce le « silence persistant des autorités judiciaires et sécuritaires concernant le cas et l’état de santé du militant », rapporte le média marocain Yabiladi.
Silence assourdissant des autorités marocaines
Le Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation appelle les autorités compétentes « à mener une enquête approfondie sur les circonstances de l’accident et à informer le public ».
Cette affaire soulève plusieurs interrogations sur la nature de l’incident, mais surtout sur l’identité et les motivations des agresseurs du militant propalestinien et fervent opposant à la normalisation des relations entre le Maroc et Israël.
Alors que certains y voient déjà la main du Mossad, le service de renseignement extérieur israélien, d’autres préfèrent attendre les résultats de l’enquête qui tardent à voir le jour, réclamant « toute la vérité sur cette affaire ».
Il est à rappeler que Sion Assidon, né en 1948 à Agadir, dans une famille marocaine juive, a été emprisonné de 1972 à 1984, pendant les années de plomb au Maroc. Il est notamment l’un des fondateurs éminents du « Front Marocain de Soutien à la Palestine et Contre la Normalisation » et le coordinateur du mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) au Maroc.
