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Maroc – Algérie : Rabat s’enfonce dans son jeu dangereux

Maroc – Algérie : Rabat s’enfonce dans son jeu dangereux

Les relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc sont rompues depuis le 24 août dernier à l’initiative d’Alger, qui a agi en réaction à une série d’« actes hostiles » et de provocation de Rabat.

Parmi lesquels, les menaces proférées à l’égard de l’Algérie par un ministre israélien à partir du territoire marocain, le 12 août. Trois mois après la rupture, le royaume s’enfonce dans son jeu dangereux et ferme toutes les portes au dénouement de la crise.

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Au début de celle-ci, des tentatives de médiation avaient émané de certains pays arabes, notamment de l’Arabie Saoudite. Mais l’Algérie avait estimé que penser à une médiation était « réducteur et superficiel » car, a expliqué le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, « elle ignore la pleine responsabilité du Maroc dans la détérioration chronique des relations bilatérales ».

Ramtane Lamamra s’exprimait le 9 septembre en marge d’une réunion de la Ligue arabe au Caire et avait clairement signifié que la décision de l’Algérie était « souveraine, définitive et irréversible ».

Quelques jours plus tôt, Amar Belani, envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb, a indiqué qu’« il n’y aura ni médiation ni arrangement avec le Maroc ».

Depuis quelques jours, certains titres de la presse étrangère font état d’une autre tentative de médiation de l’Espagne. Voisin des deux pays, l’Espagne est directement concernée par la crise en cours.

En réaction aux « provocations » marocaines, l’Algérie a fermé le 1er novembre dernier le gazoduc Maghreb-Europe (GME) qui alimente l’Espagne en gaz via le Maroc, sans toutefois affecter l’approvisionnement qui se fait désormais par le biais d’un autre gazoduc reliant directement l’Algérie et l’Espagne, le Medgaz.

Étape dangereuse dans le rapprochement avec Israël

Selon l’agence Sputnik, le chef de la diplomatie espagnole José Manuel Albares compte mettre à profit la tenue de la prochaine réunion de l’Union pour la Méditerranée (28 et 29 novembre à Barcelone) pour évoquer la question de la crise entre l’Algérie et le Maroc. « C’est avant tout avec eux que nous construisons la Méditerranée », a-t-il déclaré précédemment à l’agence Europapress.

L’initiative du ministre espagnol a toutefois très peu de chances d’aboutir, pour au moins trois raisons.

D’abord, son pays n’est lui-même pas totalement sorti de la grave crise qui a affecté l’été dernier ses relations avec le Maroc, lorsque ce dernier a lâché sa « bombe migratoire » sur les enclaves espagnoles du royaume en réaction à l’hospitalisation du chef du Polisario Brahim Ghali dans un hôpital espagnol.

Ensuite, l’Algérie a fait savoir dès le début qu’elle ne voulait pas d’un traitement « superficiel et réducteur » de la crise, et enfin parce que le Maroc poursuit toujours sa politique d’hostilité.

Le 1er novembre, trois routiers algériens ont trouvé la mort dans un bombardement de l’armée d’occupation marocaine aux frontières du Sahara occidental et de la Mauritanie.

Parallèlement, le Maroc se dirige dangereusement vers la concrétisation d’une coopération avec l’armée israélienne sur son territoire. C’est en effet un pas important que le royaume et Israël s’apprêtent à franchir avec la visite attendue du ministre israélien de la Défense.

Benny Gantz est attendu les 24 et 25 novembre à Rabat, où il devrait, entre autres, signer avec la partie marocaine un accord de défense. Le journal ibérique El Espagnol a même rapporté il y a quelques jours que le Maroc et Israël ont convenu de construire une base militaire commune sur la Méditerranée, près de l’enclave espagnole de Melilla.

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