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Maroc : le parti islamiste pousse son ex-Premier ministre vers la sortie

Maroc : le parti islamiste pousse son ex-Premier ministre vers la sortie

L’ancien premier ministre marocain Abdelilah Benkirane s’est vu refuser dimanche la possibilité d’un troisième mandat à la tête de son mouvement islamiste, le parti Justice et développement (PJD), quelques mois après avoir dû renoncer au poste de chef du gouvernement.

Benkirane, patron incontesté depuis 2008 du PJD et poids lourd de la vie politique marocaine, avait été nommé chef du gouvernement après la victoire historique de son mouvement lors des législatives de 2011, dans le contexte du Printemps arabe.

Son parti ayant de nouveau remporté les élections l’an dernier, il avait tenté en vain de former une nouvelle coalition avant d’être limogé par le roi Mohammed VI.

Dimanche, le conseil national du PJD, réuni en session extraordinaire à Salé, près de Rabat, a voté majoritairement (126 voix sur 231) contre un amendement qui aurait permis à Abdelilah Benkirane de briguer un 3e mandat comme secrétaire général du parti.

Cette question d’une modification des statuts a donné lieu à une âpre guerre d’influence entre les grandes figures du PJD.

A l’issue du vote, M. Benkirane a affirmé « accepter cette décision », ajoutant qu’il resterait un « militant ».

« Le conseil national du PJD refuse de permettre un troisième mandat à (M.) Benkirane. Fin de carrière politique (…) car ça va être très difficile de s’en remettre », a réagi sur Twitter Abdellah Tourabi, chercheur et chroniqueur politique.

Abdelilah Benkirane, 63 ans, a été remplacé en mars comme chef du gouvernement par le numéro 2 du PJD, Saad Eddine El Othmani, réputé homme de consensus et considéré comme moins charismatique.

Le PJD est sorti affaibli des tractations autour de la formation de ce gouvernement, qui a fait la part belle à des hommes de confiances du Palais royal, à son détriment.

Son unité, perçue comme sa principale force, s’est ainsi fissurée.

Le parti, qui a connu des heures sombres notamment après les attentats islamistes de 2003 à Casablanca, « traverse une épreuve très difficile », « la plus difficile de son existence », avait affirmé début juillet M. Benkirane.

Le nouveau patron du PJD doit être élu lors du prochain congrès du parti, les 9 et 10 décembre.

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