En visite mardi chez plusieurs fabricants de médicaments à Alger, le ministre de l’Industrie pharmaceutique Ali Aoun s’est montré particulièrement offensif, en distribuant les bons et les mauvais points, aux entreprises comme Hikma et Sanofi.
Chez Sanofi Algérie, il a critiqué la lenteur de la filiale algérienne du géant pharmaceutique français à lancer son usine locale de production d’insuline.
Chez Hikma Pharma Algérie, filiale de l’entreprise jordanienne du même nom et dont le siège est basé à Londres, Ali Aoun n’a pas emprunté des chemins détournés pour faire ses remarques et a dénoncé les pratiques de ce laboratoire.
Ses critiques envers Hikma concernent deux dossiers importants : la disponibilité des médicaments notamment les anticancéreux et les investissements dans la fabrication locale de produits pharmaceutiques.
« Quand j’étais directeur de la Pharmacie centrale des hôpitaux, vous nous avez fait souffrir, je vous le dis en toute fraternité. Vous prenez les marchés et vous fournissez les médicaments au tire-boulettes. J’espère que les choses ont changé. Il faut respecter vos engagements parce que les malades notamment les cancéreux sont traités avec certains médicaments de Hikma. Ils ont beaucoup souffert. J’espère que les choses vont s’améliorer dans les plus brefs délais parce que le problème est sérieux », a-t-il asséné.
« Hikma a tardé à investir en Algérie »
Ali Aoun a ensuite critiqué Hikma sur la faiblesse de leurs investissements en Algérie. « Hikma a tardé pour investir en Algérie. Elle a investi au Portugal, en Allemagne et a laissé l’Algérie à la fin, mais il n’est jamais trop tard pour bien faire », a-t-il dit, en annonçant le lancement des travaux de construction d’une nouvelle usine Hikma en Algérie.
« Nous allons poser la première pierre de la nouvelle usine, mais puisque vous avez parlé d’un délai de deux ans pour la réaliser, il faut respecter ce délai. L’usine doit être prête dans deux ans », a-t-il demandé. La nouvelle usine de Hikma en Algérie est basée à Sidi Abdallah, dans l’ouest d’Alger.
Le ministre de l’Industrie pharmaceutique a souligné que son objectif était le développement de l’investissement dans la fabrication des médicaments en Algérie. « Nos portes sont ouvertes à tous (…) Tous les laboratoires seront évalués en fonction de leurs projets », a promis Ali Aoun.