Économie

Médicaments : Benbahmed détaille les ambitions de l’Algérie

La 16e édition du Salon international de la pharmacie en Algérie, le SIPHAL, a ouvert ses portes au Palais des expositions, à Alger, ce mercredi 23 février.

Placée cette année sous le thème : « L’industrie pharmaceutique au service de la santé », cet événement est devenu au fil des ans un rendez-vous incontournable pour les professionnels du secteur pharmaceutique.

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Une occasion pour le ministre de l’Industrie Pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, de faire le bilan de l’année 2021 et de revenir sur les ambitions de l’Algérie en termes de production locale et d’exportation de médicaments.

« Aujourd’hui, nous constatons avec beaucoup de fierté l’évolution très positive de l’industrie pharmaceutique nationale. En une année et demie, la production a augmenté d’un milliard d’euros en valeur, soit une hausse de près de 30% pour arriver à près de 66% en valeur et près de 75% en volume », a-t-il déclaré à TSA ce mercredi en marge de l’inauguration de cette manifestation.

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Insistant sur l’importance de la production locale, le ministre de l’Industrie pharmaceutique a ajouté :  « Aujourd’hui, nous voyons des unités de production qui élargissent leurs gammes et qui produisent localement des produits qui étaient auparavant importés. Cette production se hisse en termes de volume pour répondre à nos besoins ».

Une production algérienne, « sur laquelle nous avons compté en temps de Covid  » et  » qui nous a permis d’avoir des masques à oxygène et un ensemble de médicaments », a dit le ministre.

Prenant  comme exemple un anticoagulant, l’énoxaparine (Lovenox), médicament utilisé dans le cadre du protocole thérapeutique anti-Covid,  M. Benbahmed explique : « Nous avons aujourd’hui deux producteurs pour l’énoxaparine. La capacité de production est de près de 50 millions de seringues pour l’année 2022, alors que nous importions pour six millions et que ces produits étaient indispensables à l’échelle internationale ».

Pour le ministre de l’industrie pharmaceutique, produire localement répond « à la problématique de  la disponibilité et de la souveraineté sanitaire » algérienne.

« Avec le Covid, tous les pays du monde essayent de relocaliser leur industrie pharmaceutique, même les pays les plus puissants. Aujourd’hui, plus que jamais, cet axe est conduit par la politique du président de la République pour arriver à produire 70% de nos besoins en médicaments. Nous y arriverons en 2022. L’objectif sera atteint », a assuré le ministre.

« La problématique que nous avions sur les médicaments de première ligne (pour la lutte contre le Covid), et qui ont manqué parfois à la PCH (Pharmacie centrale des hôpitaux), par défaut des fournisseurs ou par défaut de régulation, seront désormais produits en Algérie. Nous ne vivrons plus ces problématiques-là. Nous devons compter sur nos propres forces », a soutenu M. Benbahmed.

« 2022 sera l’année de la production de l’oncologie et de l’insuline »

Pour l’année 2022, le ministre dévoile les objectifs : « Oncologie, insuline et exportation ». « L’année 2022 sera l’année de la production des médicaments de l’oncologie, et de l’insuline. Nous avons une dizaine de projets. Certains dans l’oncologie: trois ont déjà abouti, dont celui de Saidal et sept autres qui devraient entrer en production en 2022 ».

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Afin de promouvoir les exportations des produits pharmaceutiques et dispositifs médicaux algériens vers les marchés africains, un salon,  « El Djazair healthcare », sera organisé par le ministère de l’industrie pharmaceutique du 17 au 19 mai prochain à Dakar, au Sénégal.  L’ensemble des opérateurs pharmaceutiques algériens sont invités à y participer.

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A ce sujet M. Benbahmed a déclaré : « Nous avons un rendez-vous au mois de mai à Dakar où l’ensemble des producteurs locaux, qu’ils soient publics ou privés, seront présents pour présenter leurs produits à l’ensemble des centrales d’achat d’Afrique de l’Ouest. Cet événement sera une rampe de lancement pour aller de manière résolue vers la production et le partenariat. Nous ne parlons pas de conquête de marchés mais de partenariat. Nous estimons qu’il doit y avoir aussi de l’intégration. Nous allons travailler ensemble. Nous mettons à leur disposition (pays de l’Afrique de l’Ouest) de bons produits, des produits accessibles et à de bon prix pour qu’ils puissent prendre en charge leur population ».

Autre enjeu pour l’année 2022, selon le ministre : « Nous sommes candidats pour abriter l’Agence africaine du médicament. L’Algérie est candidate. Nous espérons qu’en 2022 nous pourrons abriter son siège à Alger ».

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