Économie

Mohamed Ben Salmane cite l’Algérie comme un pays pétrolier non riche

Un  pays producteur de pétrole n’est pas forcément un pays riche. C’est ce que le prince héritier de l’Arabie saoudite Mohamed Ben Salmane dit MBS a dit en substance dans un entretien à la chaîne saoudienne Al Arabiya, diffusé mercredi dernier.

Pour illustrer ses propos, il a cité l’Algérie comme exemple de pays producteur de pétrole, établissant la distinction entre cette qualification et celle de « pays riche » dont il exclut également l’Arabie saoudite de cette définition.

« Nous sommes un pays pétrolier, pas un pays riche. Nous sommes un pays pétrolier », affirme le prince héritier dans un entretien accordé à la chaîne de télévision saoudienne Al Arabiya, dont les propos ont été rapportés par le site Arab News.

« L’Irak est un pays producteur de pétrole, de même que l’Algérie. Sont-ils des pays riches ? Un pays est riche comparativement  aux revenus économiques ou aux revenus par rapport à la taille de la population », soutient Mohamed Ben Salmane.

Le prince hériter rappelle que l’Arabie saoudite, qui tire l’essentiel de ses recettes en devises de la vente du pétrole, était un pays riche dans les années 70 et 80 quand elle « avait une population plus petite et beaucoup de pétrole ». « Mais maintenant, nous sommes 20 millions et nous grandissons rapidement », estime le prince héritier.

« Si nous ne maintenons pas nos économies et distribuons nos outils chaque jour, nous serons transformés en un pays plus pauvre, mais nous devons sortir de cette impasse », préconise MBS.

« L’une de mes premières priorités est d’avoir un financement stable, solide, durable ou non épuisé, sinon nous serons dans une situation assez difficile où nous ne pourrons pas créer de croissance », préconise Ben Salmane.

Un gigantesque plan d’investissement

Le 31 mars, le prince héritier a annoncé un plan d’investissement de 3.200 milliards de dollars pour stimuler le secteur privé dans le cadre son projet Vision 2020, qu’il a lancé, qui mise notamment sur le tourisme et les villes nouvelles, pour réduire la dépendance de son pays au pétrole.

Si l’Arabie saoudite a décidé d’engager des investissements colossaux pour diversifier son économie, ce n’est pas le cas de l’Algérie qui n’a pas profité du pétrole chef des années 2000 pour réformer définitivement son économie.

Dans un contexte de forte baisse de ses revenus en devises, l’Algérie n’a lancé aucun plan d’investissement d’envergure pour développer le secteur privé, alors qu’elle peine à diversifier son économie fortement dépendante des hydrocarbures qui représentent 98 % de ses recettes en devises.

Les efforts déployés par le gouvernement pour développer les exportations hors hydrocarbures butent sur la bureaucratie tatillonne de l’administration et une réglementation des changes jugée « répressive » par les exportateurs.

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