Politique

Mohamed Khalfaoui, ancien colonel du DRS : le départ de Bedoui serait « tout à fait justifié »

Mohamed Khalfaoui, ancien colonel du DRS, a estimé, ce mardi 18 juin, que le départ du Premier ministre Nourredine Bedoui serait « tout à fait justifié » comme concession du pouvoir envers la contestation populaire pour trouver une issue à la crise politique que traverse le pays depuis quatre mois.

« L’appréhension vis-à-vis de ce personnage est tout à fait justifié vues ses activités dans le cadre des élections, tout ce qui est fraude, etc. qu’il doit assumer par ailleurs. Il doit partir », a expliqué M. Khalfaoui dans un entretien accordé à la radio nationale francophone Chaîne III.

« On a besoin d’un personnage désiré, souhaité, accepté par le peuple, qui jouit de la confiance de la majorité de la population », a suggéré l’ancien officier, qui propose également de « le changement du ministre de l’Intérieur pour mettre quelqu’un d’acceptable, quelqu’un de propre, quelqu’un d’intègre qui veut le bien pour le pays et donc des élections honnêtes ». Mohamed Khalfaoui suggère également de « mettre un nouveau ministre de la Justice propre, qui n’est pas impliqué dans tous les scandales électoraux ».

En contrepartie, l’ancien colonel du DRS préconise à la population d’accepter l’appel au dialogue du chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah et d’accepter qu’Abdelkader Bensalah continue à son poste de chef de l’État intérimaire. « Qui répondra de manière légaliste, qui fera face aux provocateurs ou prédateurs ou autres menaces ? Il n’y a que le chef de l’État. Uniquement pour ça, nous devons faire les deux mois, trois mois, peut-être quatre mois [avec Bensalah]. De toutes les manières il partira juste après l’élection », a avancé Mohamed Khalfaoui, ajoutant que « la défense première du pays c’est la diplomatie. C’est pour ça que je dis que le président de l’État doit rester, car c’est lui la première barrière et la ‘’plus stratégique’’ ».

« C’est au pouvoir de faire son premier pas et d’accepter le changement du chef de gouvernement et des deux ministres que j’ai cités. Je dis deux ministres, d’autres diront peut-être tout le gouvernement. J’ai évoqué les deux ministres car les autres n’ont pas de prérogatives sur les élections présidentielles », a déclaré Mohamed Khalfaoui.

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