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Mokhtar Saïd Mediouni, officier de l’ANP à la retraite : « Le dialogue pourra régler tous les problèmes en suspens »

Mokhtar Saïd Mediouni, officier de l’ANP à la retraite : « Le dialogue pourra régler tous les problèmes en suspens »

Comment avez-vous trouvé le dernier discours du chef de l’Etat ?

Mokhtar Saïd Mediouni, officier supérieur à la retraite : c’est le troisième discours du chef de l’Etat et c’est le plus complet. Dans la mesure où il a été attentif à toutes les revendications du hirak depuis le 22 février jusqu’à ce jour. Le hirak a toujours refusé le dialogue avec les figures du pouvoir. Le hirak a toujours refusé l’organisation des élections par un gouvernement qui est rejeté pour avoir failli dans ses missions lors des élections précédentes. Le chef de l’Etat appelle à l’ouverture d’un dialogue serein et inclusif sous l’égide de personnalités qui seront choisies par nous-mêmes, et il précise que ces personnalités n’ont jamais eu de liens avec l’ancien système et en plus elles n’ont aucune appartenance politique pour ne pas fausser le processus. Je pense que c’est quelque chose d’extraordinaire et c’est ce que demande le hirak.

Donc, l’appel lancé par Bensalah au dialogue vous agrée…

Je vais vous dire quelque chose. Dans ce dialogue on peut aborder tous les sujets qui concernent la République algérienne et la société. Entretemps le chef de l’Etat dit que toutes les conclusions de ces travaux seront validées par la République algérienne ; vous ne trouvez pas que c’est quelque chose d’extraordinaire ?

Il y a des voix qui mettent en doute cette volonté d’aller vers un changement, surtout en l’absence de préalables notamment la libération des détenus du hirak….

Moi je pense, et c’est mon point de vue, que l’ouverture d’un dialogue pourra régler tous les problèmes en suspens. Dans toutes les crises à travers le monde, une fois qu’on amorce un dialogue, on peut trouver des solutions à toutes les crises. Je précise que Bensalah n’a pas fixé de date pour les prochaines élections. C’est à cette commission de dialogue de fixer le cadre juridique pour une autorité qui va, et il l’a bien dit, superviser, organiser et annoncer les résultats des élections. Pour moi, c’est une garantie extraordinaire. Maintenant qu’il y ait des gens qui doutent, moi je dis que depuis le départ il y a eu des entités et des services à l’étranger qui travaillent pour faire douter la population de tout ce qui vient du pouvoir, de la République et de l’armée. Nous sommes arrivés aujourd’hui à un point où il n’y a aucun amalgame à faire sur les intentions du pouvoir.

Dans son discours de mercredi, on a vu que Bensalah était quelqu’un de sincère dans sa démarche, d’autant que les personnalités qui feront partie du dialogue et celles qui feront partie de la commission électorale n’auront aucune ambition politique et cela est quelque chose d’extraordinaire. Maintenant une question se pose : veut-on ce qui est le mieux pour notre patrie et les générations futures ? Ou cherche-t-on autre chose qui est en train d’apparaître au grand jour à chaque fois ? Personnellement, je trouve que les attaques contre l’armée nationale sont inacceptables. Et tout ça ne vient pas de militants du hirak mais plutôt d’officines qui sont à l’étranger qui s’en prennent à la seule institution qui reste debout, et qui a garanti les marches pacifiques jusqu’à présent. L’armée a tenu ses engagements du 22 février jusqu’à ce jour.

Pensez-vous que le dialogue va tout régler ?

Je dis qu’on a eu une carence dans la communication, on n’a pas su bien communiquer et on n’a pas su être honnête. Parce que souvent sur les plateaux TV, ont essaye de plaire au hirak. Et heureusement pour nous que nous sommes restés dans le cadre de la Constitution. Imaginez que nous sortions de la Constitution, ce serait la catastrophe. Je vous assure que c’est aller vers l’inconnu et que personne ne pourra rattraper par la suite.

Chacun est libre de s’exprimer tel que c’est consacré par les textes algériens, maintenant il faut faire la différence entre s’exprimer sur des sujets politiques et donner son opinion, chose que tout le monde respecte, et s’attaquer à des symboles et à des institutions d’une façon diffamatoire. Ça, je pense, c’est un problème de justice et ce n’est pas un problème de liberté. Il suffit d’entamer le dialogue. Le chef de l’Etat l’a précisé, au cours de ce dialogue tous les sujets seront abordés, et j’espère que les gens qui dirigeront ce dialogue national seront assez sages et non égoïstes. Juste qu’ils mettent l’intérêt de la nation au-dessus de tout le monde, et ils vont à arriver à régler tous les problèmes qu’on est en train de vivre.

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