L’ex-sélectionneur du Maroc Vahid Halilhodzic rumine toujours sa colère contre les responsables du football marocain qui l’ont privé du Mondial 2022.
Coach Vahid a arraché la qualification sur le terrain avec les Lions de l’Atlas, mais il n’a pas pu les emmener au Qatar par la faute de la fédération royale qui l’a limogé quelques mois avant le tournoi. Il réitère qu’il ne pardonnera jamais.
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C’est un record à la fois glorieux, insolite et triste que détient Vahid Halilhodzic. Il a réussi à qualifier quatre nations différentes à quatre coupes du monde d’affilée (Côte d’Ivoire 2010, Algérie 2014, Japon 2018 et Maroc en 2022). Mais il n’a participé qu’à un seul Mondial avec l’équipe qu’il a réussi à qualifier, celui du Brésil en 2014 avec l’Algérie.
Avec les Verts, il avait réussi un excellent parcours en Coupe du monde 2014 en atteignant les huitièmes de finale de la compétition pour la première fois de l’histoire de l’équipe d’Algérie.
Quatre ans plutôt, il avait été limogé par la fédération ivoirienne à quelques mois du mondial sud-africain après avoir obtenu le billet qualificatif sur le terrain. Il lui était reproché l’élimination des Éléphants en coupe d’Afrique des nations face à l’Algérie justement.
Vahid Halilhodzic devait participer au Mondial 2018 en Russie avec le Japon qu’il avait aussi réussi à qualifier. Nouvelle désillusion pour lui cependant, puisque la fédération nippone a mis fin à ses fonctions à quelques encablures du tournoi à cause de ses méthodes et du jeu de l’équipe. Jamais deux sans trois, dit-on.
Halilhodzic : « Ils m’ont enlevé ma fierté »
Avant les éliminatoires du Mondial 2022, Halilhodzic est nommé sélectionneur du Maroc. Il arrache la qualification, mais des problèmes avec certaines stars de l’équipe lui coûteront son poste trois mois avant le coup d’envoi du tournoi qatari.
Ce limogeage est sans doute celui qui lui fait le plus mal car au Qatar, les Marocains se sont illustrés de fort belle manière, atteignant le dernier carré de l’épreuve, une première pour une sélection africaine.
Dans une précédente déclaration, juste avant le début du tournoi, Vahid Halilhodzic s’est dit persuadé qu’il aurait réalisé un bon parcours en coupe du monde avec le Maroc s’il n’avait pas été mis fin à ses fonctions.
Maintenant que le tournoi est terminé, il prend de nouveau la parole pour dire toute son amertume. « Ils m’ont enlevé ma fierté », déclare-t-il dans une interview au média croate Tportal.hr.
Le Mondial 2022 qui vient d’achever devait permettre à l’ancien coach de l’Algérie de mettre un terme à sa carrière d’entraîneur. « Je ne peux pas oublier ça, ni leur pardonner », déclare-t-il à propos des responsables du football marocain, à leur tête le président de la fédération royale Fouzi Lekjaa.
Celui-ci a tenté d’imposer au sélectionneur la convocation de joueurs évoluant dans de grands clubs européens mais écartés pour raisons disciplinaires, comme Hakim Ziyech, sociétaire de Chelsea, qui a d’ailleurs brillé au Qatar.
Devant l’intransigeance de Vahid Halilhodzic, Lekjaa a mis fin à ses fonctions en août dernier et l’a remplacé par l’ancien international Walid Regragui.
Ce dernier a rendu hommage au Bosnien pour le travail qu’il a fait depuis 2019, mais coach Vahid, 70 ans, assure que cela ne pouvait pas guérir son amertume ni compenser ce qu’il a raté.