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Mosquées financées par Kamel Chikhi : Mohamed Aissa « tenu » de s’expliquer

Mosquées financées par Kamel Chikhi : Mohamed Aissa « tenu » de s’expliquer

La polémique enfle à propos des mosquées construites ou réfectionnées par Kamel Chikhi (El Bouchi), principal inculpé dans l’affaire de la saisie de 701 kg de cocaïne au port d’Oran.

Les comités religieux, qui ont accepté l’argent de l’importateur de viande surgelée, sont aujourd’hui critiqués. Des voix les accusent de n’avoir pas respecté les procédures légales en matière de dons et appellent Mohamed Aissa, ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, de s’expliquer, d’enquêter et de trancher. Faut-il garder ou détruire ces lieux de culte ?

Les comités religieux mis à l’index

Adda Felahi, ancien conseiller au ministère des Affaires religieuses, a déclaré à TSA Arabi, que la récente décision de Mohamed Aissa relative aux comités de mosquées est liée à l’affaire d’El Bouchi.

Selon lui, ces comités auraient reçu de l’argent de l’importateur sous les barreaux actuellement. Officiellement, le département de Mohamed Aissa a suspendu le renouvellement des comités religieux pour « chevauchement » de prérogatives avec celles des imams désignés pour mener les prières quotidiennes.

« Mohamed Aissa doit ouvrir une enquête pour confirmer ou infirmer ce qu’ont rapporté les médias sur cette affaire. Toujours est-il que nous sommes face à une situation de pourrissement puisque ces comités ont accepté des dons sans essayer de savoir leurs origines », a accusé Adda Felahi.

Il a rappelé que le ministre a évoqué dernièrement « la violation » de la loi en matière de dons pour les mosquées. « Tout se fait dans l’anarchie, les tiraillements et la violation de la sacralité de ces lieux de culte », a dénoncé le ministre

Augmenter le contrôle sur les dons

Dans le même ordre d’idées, un ancien responsable au ministère des Affaires religieuses, qui a requis l’anonymat, a parlé de « graves dépassements » dans certaines mosquées qui serviraient pour « blanchir l’argent ».

« Certains hommes d’affaires échappent au fisc sous couvert de dons faits aux mosquées grâce à des fetwa proclamées par des salafistes », a-t-il révélé.  Les autorités doivent, selon lui, renforcer le contrôle sur les dons faits dans ou aux mosquées pour mieux cerner l’origine et l’identité des donateurs. « Elles doivent appliquer le principe de « D’où tiens-tu cela ?» », a-t-il proposé.

Ne pas guérir le mal par un autre mal

En attendant de situer la responsabilité des uns et des autres dans cette affaire, les citoyens s’interrogent sur le sort réservé aux mosquées financées par l’argent de Kamel Chikhi.

« Détruire ces mosquées serait une atteinte à la sacralité de la Maison d’Allah même s’il est établi que les fonds qui ont servi à sa construction sont d’origine douteuse. Il ne faut pas guérir un mal par un autre mal encore pire. Le but de la dépense de cet argent est licite », a souligné le chercheur en théologie Kamel Chekkat. Il a rappelé que la procédure exige que l’argent des donateurs soit versé dans des comptes courants. « Mais, il faut toujours veillé à connaître l’origine des fonds. Cela met les comités religieux des mosquées devant leurs responsabilités », a-t-il précisé.

 

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