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Nassim Hachaichi, l’alpiniste qui veut planter le drapeau algérien sur le mont Everest

Nassim Hachaichi, l’alpiniste qui veut planter le drapeau algérien sur le mont Everest

« Planter sur la plus haute montagne du monde un drapeau pour lequel des gens sont morts dans les montagnes. » Un jeune alpiniste algérien, Nassim Hachaichi, 35 ans, envisage de monter sur le toit du monde, le mont Everest.

Pour la précision, un Franco-Algérien a déjà réussi cet exploit. Nadir Dendoune a pu escalader l’Everest en 2008. Nassim Hachaichi sera donc, s’il y parvient, le premier à le faire « au départ d’Alger ».

Avant de songer à monter la plus haute montagne du monde, Nassim a déjà quelques exploits à son actif, notamment l’escalade du Kilimandjaro, le plus haut sommet d’Afrique, en 2022.

Ce cadre en ressources humaines dans une entreprise publique, ingénieur en statistiques et docteur en management, s’est mis à l’alpinisme en 2010, suite à une blessure contractée en kickboxing, sa première passion. « Les médecins m’ont conseillé de marcher », raconte-t-il dans un podcast sur les réseaux sociaux.

D’abord la marche, d’Alger-centre à l’Institut des statistiques à Ben Aknoun où il était encore étudiant, sur 12 kilomètres en pente, chaque jour.

Puis les randonnées à Chréa, la montagne la plus proche d’Alger, du côté de Blida, et enfin dans le Djurdjura où il a ses origines et des souvenirs d’enfance. C’est là qu’il s’est mis à l’alpinisme. En 2014, il s’est lancé un challenge. « Gravir toutes montagnes qui m’impressionnaient quand j’étais petit ».

Sans brûler aucune étape, il y est allé crescendo. D’abord le pic d’Azro N T’hor, dans le Djurdjura, à 1800 mètres. De pic en sommet, il a atteint le point culminant du Djurdjura, Lalla Khedidja, à 2308 mètres, en 2016. Puis Chelia, dans les Aurès, l’Ouarsenis (Tissemsilt) et enfin le plus haut sommet du pays, le mont Tahat (2918 mètres), dans le Hoggar.

En achevant de monter toutes les montagnes d’Algérie, en 2021, la véritable aventure de Nassim Hechaichi, ne faisait en fait que commencer.

Étape suivante, le toit de l’Afrique. En haut du Kilimandjaro (près de 6 000 mètres, en Tanzanie), qu’il a vaincu début 2022, il assure avoir passé les « meilleures 30 minutes » de sa vie. C’était beau, mais aussi très dangereux. Cette montagne a « mangé » une cinquantaine d’alpinistes.

Un alpiniste algérien veut planter l’emblème national sur le mont Everest

L’ambition de Nassim Hachaichi n’a désormais plus de limites. Après le toit de l’Afrique, celui du monde. Il ne s’attaque pas encore à l’Everest, mais à d’autres sommets de la chaîne de l’Himalaya.

Direction le Népal pour escalader le Mera Peak, « un des petits frères de l’Everest », à 6500 mètres. « Un autre monde », avoue l’alpiniste algérien, impressionné par tout ce qu’il a vu, la forêt, les rochers, la boue, les fortes pluies, les bêtes sauvages, les sangsues, le vent, le froid, les falaises, les glaciers, les rivières…« Tu as l’impression que les nuages vont te manger », se souvient-il.

Mais il y a un adage dans l’alpinisme qui veut que « chaque montagne te fasse oublier la précédente ».

Après quelques escalades notamment au Chili et en Inde, cet Algérien s’est dit qu’il est temps d’aller encore plus haut, le plus haut possible, sur l’Everest, le toit du monde : 8848 mètres.

C’est son rêve à lui, mais il veut le faire aussi pour le pays. « Il n’y a pas eu d’Algérien, au départ d’Alger, qui l’a fait alors que d’autres pays qui n’ont pas de montagnes ont envoyé 20 ou 30 alpinistes sur l’Everest », remarque-t-il, ajoutant qu’il souhaite faire connaître l’Algérie et sa culture et « montrer qu’elle est capable de se projeter à l’international ».

« Je vais essayer d’être le meilleur ambassadeur de mon pays dans ce domaine », promet-il.

Néanmoins, entre l’ambition et la réalité, il y a un monde. Escalader l’Everest a ses exigences, physiques bien sûr, mais aussi logistiques, administratives et financières.

L’expédition coûte en effet cher, 40 000 euros, dont 10 000 pour obtenir le permis d’escalade. Il y a aussi les frais des porteurs, des guides, des sherpas, des cuisiniers et de toute la logistique. « Il faut une dizaine de personnes pour un alpiniste », fait-il savoir.

Il espère, comme pour ses précédentes escalades, obtenir le soutien de sponsors. Il a aussi lancé une cagnotte pour collecter des dons. « Si 4 000 franco-algériens mettent dix euros chacun, le compte sera bon », espère-t-il.

Le temps presse pour lui car l’expédition est prévue pour le 10 avril prochain et devrait durer trois mois.

S’il y arrive, il sera « le plus heureux des Algériens ». Sinon, il fait la promesse de « faire un 8 000 pendant cette année ». Ça coûte moins cher, entre 10 000 et 15 000 euros. Les « 8 000 » sont les 14 pics de plus de 8 000 mètres d’altitude de la chaîne de l’Himalaya.

Quoi qu’il en soit, Nassim assure qu’il n’a pas l’habitude d’abandonner. Quand on vient de très loin, d’un quartier populaire d’Alger, on n’abandonne pas si près du toit du monde.

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