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Nekkaz, Mahdi et Missoum : trois candidats atypiques qui drainent les foules

Nekkaz, Mahdi et Missoum : trois candidats atypiques qui drainent les foules

La collecte des signatures par les candidats à la candidature à l’élection présidentielle du 18 avril prend déjà des airs de campagne électorale. Alors que les candidats dits « sérieux », comme Ali Benflis et Abderrazak Makri préparent leurs candidatures en silence et collectent les signatures sans faire de vagues, en comptant sur les réseaux de leurs partis déjà bien ancrés à travers le pays, trois candidats ont décidé de s’y prendre autrement.

Depuis plusieurs jours, Rachid Nekkaz, Tahar Missoum et Ghani Mahdi sillonnent le pays, pour solliciter les signatures des citoyens et drainer, à l’occasion, des foules nombreuses. Les réseaux sociaux sont l’outil de prédilection de ces candidats qui marchent hors des sentiers battus de la politique.

Inconnu de la scène politique il y a encore quelques semaines, Ghani Mahdi a, sur sa  page Facebook plus de 500 000 abonnés. Rachid Nekkaz, le plus expérimenté des trois dans l’utilisation des réseaux sociaux, n’affiche pas moins de 1,3 million d’abonnés sur sa page certifiée par l’administration du site. Tahar Missoum, moins présent sur les réseaux sociaux, compte quand même plus de 150 000 abonnés.

Tahar Missoum, un candidat bien « spécifique »

Depuis la fin janvier, il a déjà sillonné plus d’une vingtaine de wilayas. Tahar Missoum va à la rencontre des citoyens pour collecter les précieuses 60 000 signatures indispensables pour valider son dossier de candidature.

L’ex-député se montre très « spécifique » durant son périple. Il n’hésite pas à asséner un discours peu flatteur aux Algériens. « Le peuple algérien, on ne peut pas compter sur lui », a-t-il déclaré, avant d’affirmer que les citoyens de Bouira « sont dans leur majorité pour le pouvoir ». Tahar Missoum, connu pour son franc-parler, a gagné sa notoriété grâce à ses interventions spectaculaires à l’APN du temps où il était député. Ses interventions, aujourd’hui, laissent penser qu’il veut donner l’image d’un homme qui se bat seul contre tous.

Malgré ses excès de langage, Tahar Missoum semble bien avancer dans la quête des 60 000 signatures. Il a annoncé, ce vendredi, avoir presque fini de les récolter et il a même proposé l’aide de sa coordination aux candidats indépendants (Ghediri, Nekkaz, Mahdi) dans leurs collectes de signatures.

Ghani Mahdi, sorti de l’écran de télévision

Ghani Mahdi a été longtemps présentateur et chroniqueur de la chaîne de télévision basée à Londres, Al Magharibia. Il est rentré, fin janvier, en Algérie pour se présenter à l’élection présidentielle. Connu pour son sens de la dérision, l’ex-présentateur de télévision sillonne lui aussi le pays, installe des permanences dans les wilayas et prononce des discours devant des foules chaque fois plus nombreuses.

L’ex-présentateur, très populaire auprès d’une partie de la jeunesse algérienne, a longtemps crevé l’écran avant d’en sortir pour matérialiser sa notoriété dans cette élection présidentielle. Ce samedi, il était à Blida. Il y a prononcé, place du 1er novembre 1954, un discours devant des centaines de sympathisants. Les mêmes scènes se reproduisent à chacune de ses sorties. Vendredi, à Tizi-Ouzou, il a rassemblé une foule tout aussi importante, tout comme jeudi, à Bejaia, ou mercredi, à Bordj Bou Arréridj où il a même organisé une marche contre le cinquième mandat.

Sans parti politique, sans le soutien d’associations ou d’organisations, Ghani Mahdi est parvenu à installer des permanences électorales dans plus d’une vingtaine de wilayas et à réussir chacune de ses sorties sur le terrain.

Nekkaz, champion des directs

Rachid Nekkaz est de ces trois candidats, celui qui mobilise le plus d’Algériens. Rompu aux techniques de séduction sur les réseaux sociaux, qu’il utilise depuis des années, il est celui qui compte le plus d’abonnés mais également celui qui attire le plus de monde lors de ses sorties.

Avec son smartphone, Nekkaz partage ses journées avec ses abonnés. Chacune de ses sorties, de ses interventions est filmée et diffusée en direct par lui-même, avec souvent plusieurs centaines, voire des milliers de participants aux « live ».

Le succès du candidat n’est pas que virtuel. Nekkaz a développé un mode opératoire efficace qu’il reproduit à chacune de ses sorties. Il annonce à l’avance sa venue dans une ville, donne rendez-vous à ses sympathisants devant la mairie de la localité pour signer les formulaires de candidatures. Une technique qui fait mouche à chaque fois. Les rassemblements en faveur du candidat virent presque toujours à l’émeute. Plusieurs sièges d’APC, de bureaux d’état-civil ont été envahis par des centaines de supporters enthousiastes et empressés de donner leurs signatures au candidat originaire de Chlef.

Après avoir subi une violente agression à Tlemcen, le dimanche 10 février, Rachid Nekkaz s’est vu accueillir en héro les jours suivants à Oran puis à Ain Témouchent. Dans ces deux wilayas, il a soulevé des foules impressionnantes et les scènes d’envahissement de bureaux d’état civil par ses supporters ont été rééditées.

Rachid Nekkaz a sillonné, à pied, de grandes parties de l’Algérie en 2016 et il a été très présent sur la scène médiatique et les réseaux sociaux, même en dehors des échéances électorales. Il semble aujourd’hui récolter les fruits d’une opération de séduction qui dure maintenant depuis 2014, année de sa tentative malheureuse de se porter candidat à l’élection présidentielle.

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