Orion Lab est un laboratoire algérien spécialisé dans la production de médicaments anticancéreux. Ses fondateurs et gérants ont bien voulu répondre à nos questions.
En quoi consiste votre projet ?
Allel et Seddik Amry, fondateurs et gérants du laboratoire Orion Lab : Basé à Oran, Orion Lab est un laboratoire 100% algérien destiné à la production de médicaments génériques cytotoxiques de formes sèche et injectable stérile (anticancéreux, immunosuppresseurs …). Ce projet est le premier du genre en Algérie en termes d’installations qui permettront un confinement total des machines protégeant ainsi l’environnement et les opérateurs de production. Après plus de 10 ans consacrés au laboratoire « familial » Sophal, il nous tenait à cœur de mettre à profit notre énergie et notre expertise afin de relever de nouveaux défis.
Quels types de médicaments allez-vous fabriquer et quel est le montant de l’investissement ?
Notre gamme de produits concernera principalement les traitements anti-cancer mais nos installations nous permettront également de fabriquer des produits biologiques (à horizon 2 à 3 ans après la mise en exploitation). Nous fabriquerons environ 70 produits toutes formes et dosages confondus, cela représente une trentaine de principes actifs différents et qui permettent le traitement d’une quinzaine de types de cancer notamment le cancer du poumon, de la prostate, du sein et colorectal pour ne citer que les pathologies pour lesquelles le nombre de patients est le plus important actuellement. Il s’agit là de traitements dispensés en milieu hospitalier dépendant des besoins de la PCH (Pharmacie Centrale des Hôpitaux) exprimés dans le cadre d’appel d’offre
comprenant un cahier de charges précis. Le montant de l’investissement du projet s’élève à plus de 4 milliards de dinars.
Quelles sont vos capacités de production annuelle ?
Considérant des shifts (nombre d’heures de travail par jour) de 8 heures, nos capacités de production annuelles sont de 150 millions de comprimés, 20 millions de gélules et 2 millions de flacons (forme injectable). Ainsi, considérant que les données du marchés du dernier appel d’offre de la PCH estimant les besoins à environ 20 millions de comprimés, 1 million de gélules et 900 milles flacons, nous serons en mesure de couvrir la totalité des besoins locaux pour la gamme que notre laboratoire fabriquera, ce qui nous permettra également d’envisager l’exportation de nos produits dans un second temps.
Les patients se plaignent et de la rareté et de la cherté des médicaments. Pensez-vous être en mesure de répondre à cette demande et surtout avec des prix à la portée des malades ?
S’agissant de la disponibilité des produits, la réponse est clairement oui de par nos capacités de production annuelles. Une fois les dossiers d’enregistrement de nos produits obtenus, nous nous mettrons à la disponibilité de la PCH afin de procéder à tous les approvisionnements qu’elle jugera nécessaires.
Concernant les prix, naturellement dans la mesure où nos traitements seront fabriqués localement, ces derniers seront moins onéreux qu’à l’importation. Aussi, nous nous soumettrons aux règles de fixation des prix appliquées par les autorités compétentes.
Les professionnels de la santé font état d’une situation catastrophique dans la prise en charge des cancéreux notamment en matière de disponibilité des médicaments. Quel est votre avis ?
Il est vrai que la situation est difficile voire tendue à bien des égards pour les patients atteints de cancer. Notre objectif est bien évidemment de répondre favorablement à cette problématique en faisant en sorte que nos traitements soient disponibles à chaque fois que nous serons sollicités par la PCH.