Société

Nouveaux vols d’Air Algérie : cafouillage et interrogations

L’Algérie a-t-elle oui ou non décidé d’augmenter sensiblement le nombre de vols internationaux ? Officiellement, oui, puisque l’annonce de la mise en place de 108 vols supplémentaires a été faite par le ministère des Transports, de la manière la plus solennelle qui soit.

Sur le terrain, le nouveau programme tarde à être mis en place. Les agences d’Air Algérie n’ont pas encore entamé la vente des billets pour les nouveaux vols annoncés et plusieurs éléments laissent déduire que le programme a été annulé ou suspendu.

| Lire aussi : Air Algérie : 108 vols supplémentaires vers l’étranger

Le 9 mars, un nouveau programme de vols internationaux a été rendu public par le ministère des Transports, comprenant 108 vols hebdomadaires supplémentaires, dont 74 vers la France, la destination la plus demandée. Ce n’est pas un retour à la normale, mais une telle augmentation est de nature à atténuer la pression sur les billets et peut-être même tirer les prix vers le bas.

La précision du programme, avec le nombre de vols de et vers chaque ville, laissait penser qu’il a été mûrement réfléchi et élaboré après consultation de toutes les parties concernées. Surtout qu’il a été aussi annoncé qu’il entrerait en vigueur le 15 mars.

Mais la suite des événements soulève des interrogations. Le lendemain de la divulgation du programme, le ministre des Transports, Aissa Bekai, est limogé pour « faute grave ».

C’est la seule explication donnée par la présidence de la République dans le communiqué annonçant la fin de fonction du membre du gouvernement. On ne sait toujours pas s’il y a corrélation entre cette décision et le fameux programme de vols internationaux supplémentaires. La communication officielle reste muette sur ce sujet comme elle l’est sur le lancement effectif des vols.

Une situation préjudiciable pour toutes les parties

Le ministère des Transports a retiré le  programme de son site et Air Algérie en a fait de même pour l’annonce du début de la vente des billets. Deux jours avant la date avancée initialement pour l’entrée en vigueur des nouveaux vols, ces derniers ne figurent pas sur l’offre de la compagnie Air Algérie. En clair, le programme supplémentaire a été annulé, suspendu ou remis à plus tard.

Pour les voyageurs algériens, la conséquence est la même. C’est le calvaire qui se poursuivra pour on ne sait combien de temps encore. Cela fait maintenant deux ans que voyager de et vers l’Algérie est problématique, même après la reprise partielle des vols internationaux en juin 2021.

La faiblesse de l’offre à cause du nombre très réduit des vols autorisés a fait naître une véritable tension sur les billets, introuvables et trop chers. Les liaisons entre l’Algérie et la France, où est établie une très forte communauté algérienne, sont les plus problématiques. Selon de nombreux témoignages de citoyens qui ont tenté de réserver le mois dernier, déjà les vols au programme étaient complets jusqu’à après l’été.

La raison qui a motivé les restrictions ces deux dernières années ne tient plus avec la nette accalmie de la pandémie tant en Algérie qu’en Europe. Rien ne justifie à priori le maintien d’une situation dans laquelle personne ne trouve son compte, ni les voyageurs algériens qui doivent payer au prix fort leur billet, quand ils le trouvent, ni Air Algérie qui accumule les manques à gagner depuis deux ans en laissant une partie de sa flotte clouée au sol. Une explication des autorités concernées sur ce qui se passe ne serait pas de trop.

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