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Nouvelle agence de Sécurité sanitaire : les préalables pour un bon fonctionnement

Nouvelle agence de Sécurité sanitaire : les préalables pour un bon fonctionnement

La naissance de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire (ANSS), installée hier samedi 13 juin par le président de la République, revêt une importance capitale jugent des spécialistes de la santé interrogés ce dimanche par TSA. Mais, préviennent-ils, son bon fonctionnement exige des préalables.

« L’Agence nationale de sécurité sanitaire n’apportera que du bien dans le sens de la réforme de notre système de santé, à condition qu’elle ait des attributions, dotée d’une autorité et qu’elle soit autonome financièrement », soutient Dr Lyes Merabet président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP).

Selon lui, il importe aussi de laisser travailler ses membres loin des pesanteurs politiques et loin de l’interférence de la bureaucratie et de l’administration. « Car, c’est ce qui a fait notre malheur durant deux décennies de réformes qui ne nous ont rien apporté », explique-t-il.

Des responsables qui ont brillé par leur incompétence

Dr Lyes Merabet ajoute : « Au contraire, elles nous ont poussés au fond du gouffre parce que tout simplement on a parachuté des ministres et des responsables qui ont brillé par leur incompétence et leur insouciance. Ils n’ont rien apporté au système de santé ni dans le sens d’une édification d’une démarche préventive, ni dans la prise en charge des urgences, ni dans le règlement des maladies chroniques ».

Le syndicaliste relève que le peu voire l’absence d’intérêt accordé à la prévention contre les maladies émergentes et réémergentes. « Il y a deux ans, on enregistrait un foyer de choléra à Blida. Chaque année, nous avons un lot de personnes atteintes de typhoïde. On parle aussi de la résurgence de la malaria dans notre pays, etc. », relate-t-il.

« Nous avons tout intérêt à installer cette agence. Au SNPSP, il y a des années que nous avons appelé à cela et la dernière occasion en date a été lors des débats la nouvelle loi sanitaire en 2018 », rappelle Dr Merabet pour qui il importe aussi d’ « injecter de la compétence » au sein de cette agence.

La désignation par le chef de l’État des professeurs Senhadji comme président de l’ANSS et Elias Zerhouni en tant que conseiller spécial, est un « gage de bonne réussite » notamment en ce qui concerne le chapitre de l’encadrement. Mais pour le président du SNPSP il importe aussi de ne pas se contenter de désigner des compétences scientifiques à la tête de l’ANSS.

Le travail de l’Agence sera basé sur la prospective

Dans le même ordre d’idée, Pr Mustapha Khiati, président de la fondation FOREM, estime qu’une grande partie du travail de l’Agence de la sécurité sanitaire sera basé sur la prospective.

Par conséquent, recommande-t-il, elle a besoin des universités et de la recherche en parrainant des thèses de master et de doctorat et qu’elle va évaluer par la suite.

L’agence, ajoute Pr Khiati, sera amenée à travailler avec les Affaires étrangères à travers les consulats et ambassades d’Algérie à l’étranger afin d’avoir les informations nécessaires sur différents risques et différentes pathologies « qui apparaissent ici et là » dans le monde.

Pr Khiati considère aussi que l’ANSS est appelée à avoir une coordination avec des institutions similaires à l’étranger pour le partage des informations et des recherches, mais aussi pour la formation. « La structure en elle-même est évidemment importante. Elle est appelée à coordonner le travail de plusieurs secteurs dépendant aujourd’hui de l’agriculture, du commerce, l’environnement et de la santé et on peut même y adjoindre le ministère de l’Intérieur », précise Pr Khiati.

Le président de FOREM estime que le rôle de l’ANSS « n’a rien à voir avec la réforme du système de la santé », jugeant qu’une agence de sécurité sanitaire « n’est pas habilitée à réformer le système de santé ».

Le chantier de la réforme du système de la santé est tributaire de la mise en place d’un « Haut conseil de la santé ». « L’ANSS ne peut pas intervenir dans les fondements de la santé », conclut Pr Khiati.

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