Plusieurs centaines de personnes – des milliers, selon les organisateurs- ont manifesté, ce dimanche 29 octobre, à Béjaïa à l’appel du comité citoyen de soutien aux travailleurs de Cevital. La manifestation s’est déroulée dans de « bonnes conditions », d’après Mourad Bouzidi, porte-parole du comité de soutien aux travailleurs de Cevital. Des personnalités politiques de l’opposition ont pris part à la marche.
La manifestation a été organisée neuf jours après l’incendie qui a ravagé des installations de la raffinerie de sucre de Cevital au port de Béjaïa. Son but : envoyer « un message au gouvernement pour dénoncer le silence coupable et probablement complice des autorités face au blocage des activités de Cevital par la direction du port de Béjaïa », explique Mourad Bouzidi. Selon lui, « la manifestation a rassemblé des milliers, voire des dizaines de milliers de personnes venues de tout le pays ».
« Nous voulons dénoncer cette politique de deux poids deux mesures qui veut que ce qui est permis et même encouragé au port de Djendjen (Jijel, NDLR) est interdit au port de Béjaïa », a ajouté Mourad Bouzidi. Ce dernier évoque l’existence de « deux unités de trituration de graines oléagineuses appartenant au groupe Kouinef et Sipaco qui ont été autorisées et même subventionnées par l’État au port de Jijel ».
Bouzidi insiste sur « le caractère national de la manifestation et du comité de soutien aux travailleurs de Cevital ». « En structurant des comités de soutien à Oran, Skikda, Tizi-Ouzou, Constantine, Sétif et à Bouira, nous voulons créer une réelle dynamique nationale de solidarité avec les travailleurs de Cevital et de soutien aux investissements », explique-t-il. Il ajoute : « Nous ne voulons pas que notre action soit perçue comme un mouvement régional ou régionaliste, comme c’est souvent le cas pour les initiatives naissant en Kabylie ».
Les manifestants ont effectué une halte en face du siège du port de Béjaïa avant d’emprunter le Boulevard de la liberté, artère principale de la ville pour arriver au siège de la wilaya. « Nous avons adressé un message direct à Djelloul Achour, PDG de l’EP Béjaïa », explique Mourad Bouzidi.
« Le comité se rendra prochainement au bureau du Premier ministre, en compagnie de parlementaires dont les députés RCD Athmane Mazouz et Leila Hadjarab », ajoute-t-il. But : « Voir si sa porte est réellement ouverte pour tous les Algériens et lui faire parvenir la voix des travailleurs de Cevital et dénoncer la politique de blocage que subit l’entreprise ».
