Le succès de l’Olympique d’Akbou, qui devrait, sauf grosse surprise, accéder parmi l’élite du football algérien à la fin de la saison, attire les convoitises politiques. Une tentative de récupération émanant de l’organisation séparatiste MAK (mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie) a fait réagir les dirigeants du club de la vallée de la Soummam.

Dans un communiqué diffusé samedi soir sur les réseaux sociaux, la direction de l’Olympique d’Akbou a rappelé d’emblée le passé nationaliste et révolutionnaire du club dont « plusieurs joueurs n’ont pas hésité un seul instant à déserter les stades pour rejoindre les maquis dès les premières heures de la révolution algérienne ».

L’Olympique d’Akbou était, depuis sa création en 1936, « à l’instar de toutes les équipes de l’époque, une vraie école de militantisme et de nationalisme », écrit la direction akboucienne.

L’OA est un club national « pouvant accueillir des joueurs des 4 coins du pays », il a « sillonné le pays et des liens d’amitié ont été tissés avec des sportifs de divers horizons ».

Ses succès de ces dernières années (quatre accessions d’affilée) lui ont valu d’avoir « des admirateurs » à travers toute l’Algérie, comme il a été constaté lors du dernier match de1/8 de finale de coupe d’Algérie face au CRB (0-2) où l’équipe d’Akbou a été soutenue par des supporters venus de différentes wilayas.

Si la direction de l’Olympique d’Akbou a fait tous ces rappels, c’est pour dire sa colère et sa surprise devant une tentative de récupération émanant du MAK, qui prône la séparation de la Kabylie du reste de l’Algérie, ce qui lui a valu d’être classé comme organisation terroriste en 2021.

L’Olympique d’Akbou en colère contre le MAK

« Nous avons été surpris par une vidéo postée par le séparatiste Ferhat Mhenni déclarant que le club et les supporters sont des sympathisants de son mouvement », écrit la direction de l’Olympique d’Akbou qui dénonce « énergiquement de tels propos qui n’engagent que leur auteur », n’hésitant pas à qualifier le président du MAK d’ « irresponsable » qui a « oublié que le congrès de la Soummam qui a unifié le peuple algérien s’est tenu à quelques pas d’Akbou ».

Les propos de Ferhat ont été démentis aussi par le président du club, Karim Takka, dans un live « exceptionnel » sur les réseaux sociaux, l’appelant à « parler uniquement en son nom et pas au nom de notre club » et lui conseillant de « chercher un autre terrain » pour exprimer ses idées. 

« Je ne te laisserai jamais monter sur la vague de l’Olympique d’Akbou », a asséné M. Takka au président du MAK qu’il menace d’une réponse « plus crue » s’il persiste dans ces agissements.

 « En tant que citoyens de cette région, nous avons le devoir de respecter les résolutions de ce congrès et le serment de nos valeureux martyrs », tonne la direction de l’Olympique d’Akbou dans son communiqué. Celle-ci fait un autre rappel historique qui témoigne du passé révolutionnaire du club.

Selon elle, le premier Algérien qui a hissé le drapeau national à Rocher Noir (Boumerdès) après l’indépendance a fait ses premiers pas de footballeur à l’Olympique d’Akbou.

Il s’agit de Abderrahmane Farès, président de l’Exécutif provisoire qui a géré les affaires du pays dans l’intervalle entre la signature des accords d’Évian le 19 mars et l’installation de l’État algérien le 25 septembre 1962.

« Notre club est purement sportif, loin de toute couleur politique », insiste l’OA. « Nous ne renions pas notre amazighité mais nous sommes avant tout Algériens et fiers de l’être », ajoute le club qui dit interdire « à quiconque d’utiliser son sigle à des fins politiques » sous peine « d’ester en justice toute personne malveillante. »

Les supporters du club « ne sont pas dupes », assure leur direction de l’Olympique d’Akbou et « continueront à porter haut et fort leur club pour fêter l’accession dans quelques jours ».

L’objectif est en effet à portée de main. À neuf journées de la fin du championnat de ligue 2 (groupe centre-est), l’Olympique d’Akbou est leader avec 54 points, comptant dix longueurs d’avance sur son poursuivant immédiat, le Mouloudia de Batna.