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« On ne sait pas combien il y a de masse monétaire dans l’économie informelle »

« On ne sait pas combien il y a de masse monétaire dans l’économie informelle »

Le ministère des Finances ne dispose pas de chiffres quantifiant la masse monétaire actuellement en circulation dans l’économie informelle. « On ne sait pas combien il y a de masse monétaire dans l’économie informelle. Tout le monde en parle mais personne ne sait exactement combien elle en retourne », a avoué Abderrahmane Raouya, ministre des Finances, dans un entretien accordé à l’émission « Invité de la Rédaction » de la Chaîne III.

Interrogé sur les chiffres présentés par d’anciens membres du gouvernement, ou encore l’actuel Premier ministre Ouyahia qui évoquait en septembre dernier des montants ne dépassant pas les 1.700 milliards de dinars, Abderrahmane Raouya a affirmé : « Ça reste des déclarations. On n’est pas sûrs. On ne va pas dans une politique financière qu’on ne maîtrise pas. De ce fait, il s’agit d’aller vers des procédures et vers une économie qui se base sur ce qui est réel. L’économie réelle est là, on la connaît, on la maîtrise mieux. De ce fait, on peut faire nos prévisions et réaliser nos recettes en tenant compte de ce qu’on dispose », a expliqué M. Raouya. 

1.000 milliards disponibles dans les banques

Dans le même contexte, le ministre des Finances a indiqué que son ministère prévoit de lutter contre l’économie informelle. « On y va tout doucement, des politiques de carotte et de bâton. Un ensemble de dispositifs sera mis en œuvre pour y remédier. Mais le principal qu’il faut retenir dans les jours qui viennent est la mise en place des systèmes d’information et la modernisation des structures », a affirmé Raouya qui estime dans ce cadre que « la mise en place de la digitalisation de l’économie numérique va amoindrir énormément ce phénomène » d’économie informelle.

Abderrahmane Raouya est également revenu sur la situation du secteur bancaire. Les banques disposent « d’environ 1.000 milliards de dinars qui sont prêts à être injectés dans le secteur économique, dans les investissements, dans des crédits qui seront accordés », a indiqué le ministre des Finances.

Ce dernier a rappelé par ailleurs que « les banques avaient connu durant l’année 2017 un gros problème de trésorerie. Les banques ont été forcées parfois à financer des programmes auxquels elles n’en pouvaient plus [sic]. Il devait y avoir la possibilité d’accroître leurs ressources, et cela a été rendu possible par la loi sur la monnaie et le crédit qui permet aux banques les plus importantes de pouvoir prendre en charge le financement de l’économie », a estimé le ministre des Finances.

Raouya a également rappelé que le financement non conventionnel prend en charge exclusivement le remboursement des dettes acquises auprès de la Sonatrach et de la Sonelgaz, et qu’un montant est consacré au niveau du Fonds national d’investissement (FNI) afin de prendre en charge des investissements publics ou privés.

Partenariat public-privé : Raouya s’explique

Le ministre des Finances a affirmé que le partenariat public-privé n’était pas uniquement une procédure de privatisation des entreprises publiques, même si « ça peut l’être ».

« Ce n’est pas qu’une privatisation, même si ça peut l’être. Ça peut être une participation du privé dans le secteur public, c’est possible. Il y a aussi cette possibilité que certaines infrastructures puissent être réalisées par des privés en partenariat avec le public, s’agissant même peut-être parfois de domaines qui relèvent essentiellement du public comme la construction de stades par exemple », a indiqué M. Raouya.

« Nous avons un projet de loi qui permet de tracer le cadre juridique et légal nécessaire pour la mise en place du partenariat public-privé. C’est une bonne chose. Bien évidemment, cela reste dans des limites qui seront déterminées non seulement au niveau de la loi mais aussi par les pouvoirs publics », a affirmé le ministre des Finances.

Abderrahmane Raouya estime par ailleurs que « ce n’est pas une privatisation des entreprises publiques, loin de là. C’est une possibilité qu’il y ait une participation du privé dans le secteur public ». Le ministre a toutefois indiqué que plusieurs secteurs stratégiques seront exclus du partenariat public-privé, tels que le secteur pétrolier, de l’énergie ou des transports. « Ce sont des secteurs où les pouvoirs publics ne sont pas près de céder un pouce », a estimé le ministre.

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