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Où est passé le président Abdelkader Bensalah ?

Où est passé le président Abdelkader Bensalah ?

Il est vrai qu’une éclipse d’une semaine n’est rien par rapport aux longues hibernations de Bouteflika, mais l’actuel chef de l’État par intérim a habitué les Algériens, depuis sa prise de fonction il y a cinq mois, à une activité régulière, ne ratant aucun rendez-vous de la vie de la Nation, fut-il symbolique et protocolaire. Et c’est logiquement que le moindre de ses silences suscite interrogations et supputations.

La dernière activité en date d’Abdelkader Bensalah remonte au 25 août, lorsqu’il a reçu la ministre des Affaires étrangères de Sao-Tomé-Et-Principe. Depuis, les journaux télévisés de l’ENTV ou les comptes rendus de l’agence officielle n’ont fait état d’aucune activité présidentielle.

Pas même un message de vœux aux Algériens à l’occasion du nouvel an de l’hégire, le 1er septembre. C’est en effet le Premier ministre Noureddine Bedoui qui s’en est chargé. Ce qui n’est pas des habitudes du chef de l’État.

Bensalah a pris l’intérim de la présidence de la République le 9 avril, soit une semaine après la démission de Bouteflika, et depuis, il a envoyé personnellement ses vœux à la Nation à chaque fête nationale ou religieuse, mettant même parfois à profit ce genre d’occasion pour évoquer des questions politiques et la situation nationale.

Le 5 mai, à la veille du début du ramadhan, il s’est adressé aux Algériens et invité la classe politique au dialogue. Un mois plus tard, le 6 juin, il a accompagné ses vœux de l’Aïd el Fitr d’un autre appel au dialogue. Le 3 juillet, deux jours avant la célébration de la fête de l’indépendance qui allait coïncider avec de grandes marches populaires pour le changement, Bensalah s’était adressé à la Nation et dévoilé au passage la « nouvelle approche » du pouvoir pour la sortie de crise, consistant en un dialogue qui sera mené par la classe politique sans interférence de l’État ou de l’armée.

Deux semaines plus tard, le 18 juillet, il a surpris tout le monde en décidant de se déplacer au Caire où l’équipe nationale allait disputer le lendemain la finale de la Coupe d’Afrique des nations face au Sénégal. Un déplacement d’autant plus remarqué que la santé de Bensalah n’était pas au mieux et que les présidents de l’Égypte et du Sénégal avaient brillé par leur absence à la cérémonie de la finale. De retour à Alger, il a reçu l’équipe championne d’Afrique dans une cérémonie grandiose au palais du Peuple.

Le 19 août, il a adressé un message à l’occasion de la célébration du 20 août, double anniversaire des attaques du Nord constantinois et du congrès de la Soummam.

Surtout, le chef de l’État a présenté trois jours plus tard ses condoléances aux familles des victimes du drame du gala du rappeur Soolking et ordonné l’ouverture d’une enquête. Parallèlement à cette activité débordante, Abdelkader Bensalah recevait régulièrement son Premier ministre qui lui présentait des rapports sur la situation du pays et auquel il prodiguait ses instructions.

En évoquant Bedoui, il n’a échappé à personne que celui-ci n’a pas encore présenté le rapport de sa mission au chef de l’État qu’il a représenté au sommet de Tokyo sur le développement en Afrique. À l’issue d’une mission bien moins importante, celle d’assister à l’investiture du nouveau président mauritanien, Bensalah avait reçu, début août, son Premier ministre en audience officielle. Cette fois, il ne l’a pas fait et, simultanément, il n’a pas présenté ses vœux à l’occasion du nouvel an musulman.

Est-ce à cause de sa santé que tout le monde sait déclinante ou est-il seulement en vacances après une demi-année plus que chargée ? Les prochains jours apporteront la réponse et, en attendant, les Algériens sont en droit de s’interroger sur ce qui se passe au sommet de leur État.

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