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Ouyahia prône la ligne dure contre les « troubles »

Ouyahia prône la ligne dure contre les « troubles »

Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a mis les walis face à leur responsabilité dans la gestion des « crises provoquées par les catastrophes naturelles ou les troubles sociaux », lors de son discours prononcé ce jeudi, à l’occasion de la clôture des travaux de la rencontre gouvernement-walis.

« Le pays soutient un nombre incalculable d’associations locales qui doivent être mises à contribution dans la sensibilisation des citoyens contre les incidents et dérapages sur le terrain », a-t-il rappelé.

Ouyahia a demandé aux walis de recourir à la sensibilisation via les associations et à l’application de la loi en faisant appel aux « importantes forces de police et de gendarmerie parfaitement formées pour contenir toutes tentatives de semer le troubles dans les cités, dans les stades et sur la voie publique ». Il a instruit les walis de « faire usage avec discernement de ces moyens préventifs et de maintien de l’ordre ».

Ne pas tomber dans « l’illusion d’une remontée des prix du pétrole »

Rappelant la situation financière du pays, le Premier ministre a affirmé que « le budget de l’Etat a pu tenir jusqu’en 2016 grâce à une épargne publique proche de 6000 milliards de dinars, accumulée dans le Fonds de régulation des recettes ». Mais depuis 2017, « le Trésor s’endette continuellement auprès de la Banque d’Algérie pour financer le déficit budgétaire proche de 2000 milliards de dinars par an », a-t-il indiqué.

Ce financement par la planche à billets ne durera pas, d’après Ouyahia qui a rappelé qu’il « cessera en 2022 conformément à la loi », ce qui oblige l’Etat, selon lui à « progresser dans les réformes » pour permettre de « rétablir l’équilibre du budget de l’Etat ».

Le Premier ministre a également appelé à éviter de « tomber dans l’illusion d’une remontée des prix du pétrole », rappelant qu’ils « viennent de perdre de nouveau 30% ces dernières semaines, chutant de 86 dollars à 60 dollars ».

Cette situation implique la nécessité de « rationaliser nos dépenses grâce à des réformes qui sont en cours de préparation et qui seront mises en place à un rythme supportable pour la société et sans casser la dynamique du développement », a-t-il poursuivi. Ouyahia a assuré que le gouvernement a pris la décision de revoir le système de subventions.

La dette contractée par le Trésor à travers le financement non-conventionnel et qui est de 4000 milliards de dinars « représente une dette publique de 36% du PIB », a affirmé Ouyahia pour qui, « cela n’est pas une catastrophe comme le prétendent certains et cela n’a pas produit une explosion de l’inflation comme d’autres l’annonçaient : l’inflation est à moins de 5% »

Ahmed Ouyahia a toutefois émis quelques notes d’optimisme quant à l’évolution de l’économie algérienne dans le futur. Il a affirmé que le développement hors hydrocarbures « progresse partout » mais qu’il « doit être accéléré ». Il a annoncé que lors des 18 derniers mois, plus de 8000 projets d’investissements ont été enregistrés sur le territoire national, y compris à Illizi et Tindouf.

Faire face au « défi de la croissance démographique »

Les walis ont été invités par le Premier ministre à « une plus grande contribution » pour faire face « au défi de la croissance démographique ».

« La population augmente à présent chaque année d’un million de citoyens. Ce sont là autant de demandes nouvelles dans tous les domaines », a indiqué Ouyahia pour cette rapide croissance démographique impose au gouvernement de « tout faire » pour « garantir des conditions de scolarisation correctes » aux enfants et pour « garantir une plus grande offre d’emplois à nos jeunes sur le terrain ». Il a affirmé que la surcharge des classes était « inacceptable » et qu’il ne faut pas accepter des classes « de plus de 30 élèves »

La communication « véritable lacune » de la gouvernance

La communication est une « véritable lacune dans notre gouvernance tant au niveau national qu’au niveau local », a reconnu Ouyahia, expliquant que cette lacune « s’aggrave de plus en plus avec le développement des réseaux sociaux ».

« Le redressement de cette lacune est un défi que nous veillerons à relever. Au niveau local, la diffusion de l’information par toute administration concernée ne laissera pas le terrain à la rumeur et, parfois même, à la manœuvre subversive », a-t-il ajouté à ce sujet.

Ahmed Ouyahia a instruit les walis de « communiquer d’avantage ». « Utilisez les radios locales. Dotez-vous aussi de sites de vos services sur la toile », a-t-il préconisé.

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