Société

Pénurie de médicaments : Benbouzid charge Benbahmed

Les Algériens peinent à trouver de nombreux médicaments dans les pharmacies. Certains produits sont carrément introuvables. Des tensions récurrentes sont signalées et touchent des médicaments parfois vitaux.

Interpellé à ce sujet par les journalistes ce dimanche en marge de la célébration de la journée internationale du diabète, le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid a répondu sans ambages : « Il y a effectivement un manque de médicaments ».

« Seulement, il ne faut pas focaliser sur le ministère de la Santé qui est aussi demandeur de médicaments », a-t-il ajouté tout en pointant du doigt le ministère de l’Industrie pharmaceutique.

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 « Ce n’est pas le ministère de la Santé qui donne les programmes d’importation des médicaments ou qui établit la liste des médicaments essentiels. Ce volet est dévolu à un autre ministère. Le ministère de la Santé est également soumis au risque (de pénurie) », s’est défendu le Pr Benbouzid.

La pénurie des médicaments touche même les structures hospitalières, a affirmé le ministre de la Santé un peu plus tôt ce dimanche sur la Radio nationale. Selon le Pr Benbouzid et les syndicats des pharmaciens, les pénuries touchent même les produits d’utilisation régulière comme l’anticoagulant Varenox (Lovenox) et le paracétamol.

La pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) qui relève du département de la Santé est elle aussi dépendante du ministère de l’Industrie pharmaceutique en matière d’approvisionnement en médicaments, a indiqué le Pr Benbouzid.

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« Nous avons été destinataires de nombreuses sollicitations pour des produits essentiels dont les médicaments anticancéreux, mais aussi les produits les plus utilisés. Avant-hier, le président du SNAPO (pharmaciens d’officine), m’a annoncé que même le paracétamol et le Varenox (produits localement) ne sont pas disponibles. Une semaine avant, le président du Syndicat des pharmaciens agréés avait avancé entre 130 et 300 médicaments manquants. Ces chiffres ne sortent pas du ministère de la Santé. Et c’est le ministère de la Santé qui souffre. Les gens doivent comprendre que l’importation des médicaments n’est plus du ressort du ministère de la Santé », a lancé Benbouzid.

Lors de son passage à la radio publique, le ministre de la Santé a avoué que la 3e vague de covid avait surpris les autorités sanitaires par la très forte demande sur l’oxygène médical.

« Nous avions 25.000 lits et les médicaments étaient disponibles mais nous avons manqué d’oxygène. Chaque malade devait être alimenté à raison de 30 litres par minute. La production d’oxygène n’excédant pas 240 000 litres, était suffisante durant les deux premières vagues. Or, nous avions besoin de 450 000 litres quand nous n’avions que 9 000 malades dans les hôpitaux. Chaque semaine le nombre augmentait de 3 000 patients », a déroulé le ministre de la Santé. Selon Benbouzid il existe actuellement 2 millions de litres d’oxygène liquide stockés, des quantités qui s’ajoutent à celles qui sont en production.

Prime covid : le versement aura lieu « sans aucun problème »

Concernant la prime covid instituée par le président Abdelmadjid Tebboune au profit des soignants, le ministre de la Santé a reconnu un retard dans le versement, ce qui a été dénoncé par les syndicats de la santé qui ont observé un sit-in de protestation le 7 avril dernier.

Le président du Syndicat des praticiens de la santé publique (SNPSP), Dr Lyes Merabet, a évoqué sur TSA un retard « de neuf mois ». Le ministre de la Santé qui a reçu récemment les trois syndicats de la santé (SNPSP, SNECHU, SAP) a annoncé que le versement aura lieu « sans aucun problème ».

« C’est la promesse des plus hautes autorités », a affirmé Abderrahmane Benbouzid qui a néanmoins nuancé sur le fait que la prime concerne les personnels soignants soumis au risque de contamination par le covid-19.

« Il y a des hôpitaux qui n’ont jamais eu de malades covid mais qui ont des listes d’attributaires de primes », a martelé le Pr Benbouzid. « Je souhaiterais qu’avec les syndicats on fasse à l’avenir une distinction entre ceux qui ont droit à la prime et ceux qui n’y ont pas le droit », a indiqué Benbouzid.

« Je connais des personnels soignants qui n’ont jamais approché un malade covid mais qui ont bénéficié de la prime », a témoigné le ministre de la Santé, en indiquant que les autres revendications des syndicats du secteur « sont en cours d’examen ».

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