Le cours du pétrole Brent, baril de référence pour le Sahara Blend algérien, s’est établi à 61 dollars ce jeudi matin et ne cesse de flirter avec la barre psychologique des 60 dollars pour même en dessous mercredi et connaître ainsi son plus bas niveau depuis le mois de janvier, rapportent plusieurs médias.
Le prix du baril se situait encore aux alentours de 70 dollars à la fin du mois de mai. Les cours ont cependant dégringolé à l’annonce d’une nouvelle hausse forte et inattendue des stocks de brut américains. Ces derniers ont augmenté de 6,77 millions de barils à 483,26 millions sur la semaine au 31 mai alors qu’il était attendu une diminution de 849 000 barils. La production américaine a quant à elle progressé de 100 000 barils par jour pour atteindre 12,4 millions de barils journaliers, un record depuis que les chiffres sont publiés en 1983.
L’évolution des stocks intervient dans un contexte où les investisseurs nourrissent des craintes de voir la demande pétrolière chuter en conséquence de la guerre commerciale qui oppose les États-Unis à la Chine. Le président américain Donald Trump a annoncé une nouvelle vague d’augmentations des droits de douanes imposés sur l’importation des produits chinois, ainsi que l’éventualité d’imposer des droits de douanes au Mexique.
Ces actions pourraient avoir un effet néfaste sur la croissance mondiale, qui en serait ralentie et qui causerait une plus grande chute de la demande mondiale de pétrole, craignent les experts.
Dans ce cadre, le PDG de la compagnie pétrolière russe Lukoil, Vagit Alekperov, a appelé ce jeudi l’Opep et ses partenaires dont la Russie à maintenir l’accord de plafonnement de la production pétrolier de l’Opep+ au-delà de la période entendue, qui expire à la fin du mois de juin. Estimant qu’un baril de Brent oscillant entre 60 et 70 dollars était « confortable », le PDG de Lukoil a indiqué espérer que « les efforts effectués par nos ministres permettront au pétrole de quitter la fourchette basse pour aller au plus haut niveau de cette fourchette de prix ».
Le ministre de l’Énergie saoudien Khalid al-Falih a d’ores et déjà fait savoir que l’Arabie saoudite souhaiterait voir l’accord de réduction prolongé, et rencontrera cette semaine son homologue russe, Alexander Novak. L’Opep+ doit se réunir le 25 juin pour décider du maintien ou non de l’accord, malgré le contexte tendu des cours de pétrole où la marge de manœuvre du cartel semble de plus en plus limitée.