L’agression israélienne contre l’Iran fait monter les prix du pétrole dont l’Algérie tire l’essentiel de ses recettes en devises. Néanmoins, ce n’est qu’un début, à en croire les analystes des cabinets spécialisés qui n’excluent pas un baril à 150 dollars au courant de cette année 2025 si la guerre venait à durer.
Le conflit se déroule dans une zone qui fournit une grande partie du pétrole mondial, le Moyen-Orient. Les attaques israéliennes ont commencé dans la nuit de jeudi à vendredi et l’effet sur le pétrole est immédiat, bien que les installations pétrolières n’étaient pas touchées, ni les voies de transport.
Dès vendredi, les cours ont bondi à l’ouverture du marché de 13%, soit la plus forte progression quotidienne depuis mars 2022 dans le contexte du déclenchement de la guerre en Ukraine. La flambée s’est quelque peu calmée et les cours se sont stabilisés à un peu plus de 74 dollars le baril, mais les analystes s’attendent à des prix plus élevés, voire à un record absolu.
Cités par les médias spécialisés, les analystes de JP Morgan Chase ont indiqué que les prix du pétrole pourraient atteindre 130 dollars le baril en cas d’escalade du conflit au Moyen-Orient, tandis que le courtier pétrolier Frontline se montre réticent à déployer ses navires pour charger à la suite de l’attaque israélienne contre l’Iran qui fait partie des dix plus grands producteurs de brut au monde.
Vers une « catastrophe pétrolière mondiale » ?
Le risque d’une guerre dans la région a un impact direct sur les coûts de transport, a indiqué la société. Bien que le cabinet Rystad Energy a souligné que les capacités excédentaires de l’OPEP+ pourraient compenser la perte de production iranienne, les analystes d’ING Barings n’excluent pas que les prix du baril puissent doubler au courant de cette année 2025 pour atteindre 150 dollars.
Cité par le média Al Arabiya Business, Fahd bin Jumah, ancien membre du Comité économique et énergétique du Conseil de la Choura saoudien, a estimé pour sa part que l’escalade entre Israël et l’Iran constitue une menace directe pour la stabilité des marchés pétroliers mondiaux, notamment si les installations pétrolières sont ciblées. Toute attaque contre les approvisionnements pourrait conduire à une « catastrophe pétrolière » mondiale, a-t-il mis en garde.
Toute perturbation des flux de pétrole entraînerait en tout cas de fortes augmentations des prix, nuisant à la fois à l’économie mondiale et aux consommateurs, a insisté le spécialiste saoudien qui s’attend à un baril à 77 dollars dès l’ouverture des marchés ce lundi.
Les analystes redoutent particulièrement la fermeture par l’Iran du détroit d’Ormuz d’où transite 20% du pétrole mondial.
Ces perspectives d’une flambée des prix du brut surviennent alors qu’avant l’éclatement de cette guerre entre l’Iran et Israël, les spécialistes du marché pétrolier tablaient sur un baril à 60 dollars durant le reste de l’année 2025, en raison d’une demande impactée par le conflit commercial entre la Chine et les Etats-Unis.