Économie

Pétrole : l’Opep prévoit un effondrement historique de la demande, les cours chutent

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a annoncé, ce jeudi 16 avril, prévoir un effondrement historique de la demande mondiale de pétrole en 2020 en raison de la grave crise provoquée par le coronavirus Covid-19.

« Le marché pétrolier subit actuellement un choc historique brutal, extrême et à l’échelle mondiale. Le creux saisonnier typique pour les raffineurs, à la fin du premier trimestre de chaque année, est exacerbé par une destruction sans précédent de la demande de pétrole en raison de la propagation mondiale du COVID-19 », indique l’Opep dans son rapport mensuel pour le mois d’avril.

L’Opep anticipe dans ce contexte une consommation atteignant cette année 92,82 millions de barils par jour dans le monde en 2020, soit une baisse « sans précédent » d’environ 6,85 millions de barils journaliers par rapport à 2019, lorsqu’elle s’établissait à 99,67 millions de barils par jour. Le mois dernier, le rapport mensuel de l’Opep anticipait une légère hausse de la demande mondiale de pétrole en 2020, de l’ordre de 60 000 barils par jour.

L’Opep indique en outre que les prix du pétrole brut en mars ont connu leur plus forte baisse mensuelle depuis la crise financière mondiale de 2008, en raison d’un choc de demande mondiale de pétrole sans précédent et d’une « vente massive sur les marchés mondiaux du pétrole », en référence à la guerre des prix à laquelle se sont livrées l’Arabie saoudite et la Russie suite à l’échec des négociations de l’Opep+ au début du mois.

« Le panier de référence (ORB) de l’Opep a chuté de 21,61$, ou 38,9%, pour s’établir à 33,92$/b, sa valeur mensuelle la plus basse depuis septembre 2003 », précise le cartel auquel appartient l’Algérie.

« Le plongeon de la consommation pourrait pousser davantage de raffineurs à réduire, ou même stopper, leurs opérations, faute d’environnement économique favorable, de capacités de stockage disponible ou même d’employés disponibles », indique par ailleurs l’Opep.

Sans surprise, les marchés ont réagi négativement à ces annonces. Le Brent, déjà déprimé depuis le début de la semaine, a creusé ses pertes, s’établissant à 27,40 dollars (-2%) vers 17 heures. Il perd désormais plus de 58% par rapport au début de l’année.

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