Économie

Pétrole : quasi-unanimité sur une hausse des prix en 2023

Très élevés depuis le début de la guerre en Ukraine le 24 février dernier, les prix du pétrole accusent le coup depuis quelques semaines, mais ils devraient remonter en 2023.

La chute est encore plus marquée ces derniers jours, avec des cours se situant autour de 75  dollars le baril de Brent. Les analystes sont néanmoins presque unanimes à prévoir une remontée sensible des prix de l’or noir en 2023.

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Les cours se sont situés à 101 dollars le baril pendant les 11 premiers mois de 2022. En mars, soit quelques semaines après le déclenchement de la guerre en Ukraine, des pics à près de 140 dollars ont été enregistrés. C’était le niveau le plus haut depuis le record historique de plus de 147 dollars atteint en 2008.

Les prix forts se sont maintenus pendant plusieurs mois avant d’entamer une tendance à la baisse. Par rapport aux prix du début de l’année, le baril de Brent de la mer du Nord, référence pour le Sahara Blend algérien, a perdu 2,3 % et celui du pétrole léger américain WTI 4,8 %.

Pour l’Algérie, les prix actuels sont toujours au-dessus du prix de référence retenu pour l’élaboration de la loi de finances pour 2023 qui est 60 dollars.

La poursuite de la tendance baissière pourrait néanmoins aggraver les déficits prévisionnels de l’Algérie. Cela tombe mal pour les projets en cours de relèvement des salaires des fonctionnaires.

Mais il n’y a pas lieu de s’inquiéter, la baisse des cours de pétrole n’est que passagère, à en croire les prévisions des analystes. Il y a même comme une unanimité des cabinets quant à une hausse sensible en 2023, avec une moyenne des cours qui se situerait entre 100 et 115 dollars le baril. L’appréciation des cours pourrait survenir dès les premiers mois de l’année.

« Une volatilité effarante »

La banque suisse UBS prévoit un baril à 110 dollars dès mars, le cabinet Pictet Wealth Management s’attend à un baril de Brent à 115 dollars à la fin 2023 et Bank of America fait des prévisions pour un prix moyen de 100 dollars sur l’année.

Le principal facteur qui pourrait booster les prix du pétrole c’est la reprise attendue de l’économie chinoise après la levée des restrictions imposées dans le cadre de la politique de « zéro covid ». UBS par exemple table sur une progression de 5 % du PIB chinois en 2023 et la fin définitive des confinements.

Les analystes citent aussi le niveau faible des réserves de pétrole des pays de l’OCDE, « le plus bas depuis 18 ans ».

Le sous-investissement dans le secteur pétrolier risque aussi d’éroder les capacités de production, comme a mis en garde récemment le patron du géant saoudien Aramco. Des pays producteurs comme le Nigéria, l’Angola et le Mexique peinent déjà à tenir leurs quotas pour les mêmes raisons.

L’embargo décidé par l’Union européenne sur le pétrole russe, entré en vigueur le 5 décembre, pourrait aussi avoir des répercussions sur la production russe, qui ne pourra pas bénéficier de la pièce de rechange et de l’ingénierie des compagnies occidentales en plus du fait de devoir expédier des cargaisons vers des marchés plus lointains.

À côté de tous ces facteurs de hausse, il existe néanmoins des facteurs de baisse, souligne un analyste de Société générale, l’un des rares à tabler, par « prudence », sur un baril à 85 dollars, reconnaissant que « le marché connaît une volatilité effarante ».

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