search-form-close
Planche à billets : les mises en garde du FMI

Planche à billets : les mises en garde du FMI

L’équipe d’experts du FMI qui a séjourné en Algérie du 27 février au 12 mars a rendu ce lundi ses conclusions. « L’Algérie reste confrontée à des défis importants, posés de la baisse des prix du pétrole il y a quatre ans », affirme le FMI.

« En dépit d’un ajustement budgétaire important en 2017, les déficits budgétaire et du compte courant extérieur demeurent élevés. Si les réserves restent abondantes, elles ont diminué de 17 milliards de dollars pour atteindre 96 milliards de dollars (hors DTS). L’activité économique globale a ralenti, bien que la croissance hors du secteur des hydrocarbures soit restée stable. L’inflation a ralenti de 6,4% en 2016 à 5,6% en 2017 », poursuivent les experts du Fonds.

Le FMI rappelle les mesures prises par les autorités pour faire face au choc pétrolier : consolidation des finances publiques en 2016-2017, réduction des subventions à l’énergie, modernisation des outils de politique monétaire…

| LIRE AUSSILe FMI exhorte les pays arabes à limiter leurs dépenses publiques

Les autorités algériennes ont surtout eu recours à la planche à billets pour financer le déficit budgétaire. Un choix que le FMI ne partage pas. Pour les experts du Fonds, « les nouvelles mesures risquent d’aggraver les déséquilibres, accentuer les tensions inflationnistes et accélérer la perte de réserves de changes ».

« En conséquence, il se peut que l’environnement économique ne devienne propice ni aux réformes, ni au développement du secteur privé », avertit le FMI.

« Avec une dette publique relativement basse et une dette extérieure faible, il est possible de renforcer les finances publiques graduellement. La consolidation budgétaire est nécessaire pour ajuster le niveau des dépenses au niveau réduit des recettes, mais elle peut se faire à un rythme régulier sans recourir au financement monétaire de la banque centrale », appuient les experts du FMI.

Le Fonds monétaire international conseille de « recourir à un large éventail d’instruments de financement, notamment l’émission de titres de dette publique au taux du marché, des partenariats public-privé, des ventes d’actifs et, idéalement, d’emprunts extérieurs pour financer des projets d’investissements bien choisis ».

Une dépréciation progressive du dinar « combinée à des efforts visant à éliminer le marché parallèle des changes favoriserait aussi l’ajustement », ajoute le FMI. Et d’avertir : « La banque centrale doit être prête à resserrer la politique monétaire si les tensions inflationnistes ne s’atténuent pas. Si le choix est fait de continuer de monétiser le déficit, il conviendrait de mettre en place des sauvegardes robustes, notamment en plafonnant strictement le financement monétaire en volume et en durée, tout en lui appliquant un taux de marché ».

  • Les derniers articles

close