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Polémique en France après la visite de Darmanin en Algérie

Polémique en France après la visite de Darmanin en Algérie

L’Algérie est de nouveau au cœur d’une polémique en France. Cette fois, c’est la visite du ministre français de l’Intérieur qui est à l’origine. Arrivé à Alger samedi en fin de journée, Gérald Darmanin a eu un programme assez chargé.

Il a rencontré son homologue algérien Kamel Beldjoud, le premier ministre Abdelaziz Djerad, le ministre des Affaires étrangères Sabri Boukadoum et celui des Affaires religieuses Youcef Belmehdi. Au menu des discussions, la lutte contre le terrorisme et l’immigration clandestine, dans un contexte de post-attentats en France.

Le ministre français, qui était la veille à Tunis, est venu avec une liste d’étrangers « radicalisés » dont des Algériens que la France a décidé d’expulser vers les pays du Maghreb notamment. Gérald Darmanin est reparti en France officiellement satisfait de l’état des relations avec l’Algérie. Il a notamment remercié l’Algérie pour « la coopération continue » en matière de « sécurité et de lutte contre le terrorisme ».

Outre ses rencontres avec les officiels algériens, Darmanin s’est recueilli  à la mémoire des soldats tombés pour la France au cimetière Saint-Eugène de Bologhine, à Alger, précise l’ambassade de France sur sa page Facebook.

Il s’est également rendu au Monument des Martyrs à Riadh el Feth sur les hauteurs d’Alger pour rendre hommage aux « martyrs de la guerre », selon les propres mots de Darmanin, ou de « l’indépendance algérienne », comme l’a souligné l’ambassade de France. En Algérie, le geste du ministre français n’a rien d’anodin, puisque le monument des martyrs est devenu presque un passage obligé pour tous les hauts responsables étrangers en visite en Algérie.

Et cet hommage rendu par Darmanin, dont les parents sont d’origine algérienne, qui a retenu l’attention d’une partie de la classe politique française qui n’a pas apprécié que la France rende hommage aux martyrs de la guerre d’indépendance de l’Algérie, une ancienne colonie française.

Robert Ménard, l’ancien journaliste devenu maire de Béziers grâce au soutien du Front national, n’a pas mâché ses mots face à ce qu’il considère comme un geste « indigne » pour un ministre français. « Indigne qu’un ministre français fasse ça. Nos soldats tombés en Algérie, les Harkis torturés, les familles pieds noirs dont la vie fut brisée à jamais… Ça ne représente rien pour lui ? » s’est interrogé M. Ménard.

Même son de cloche pour Thierry Mariani, député au Parlement européen pour le Rassemblement national (ex-Front national). L’ex-ministre sous la présidence de Nicolas Sarkozy a ainsi dénoncé une « insulte » et un « affront » de M. Darmanin à l’égard des harkis, pieds-noirs et anciens combattants de l’armée française.

Le Rassemblement national (RN, extrême droite) n’a pas été l’unique parti à dénoncer le ministre de l’Intérieur français. La députée des Républicains (ex-UMP) a également critiqué M. Darmanin, se disant une nouvelle fois « écœurée » par ce qu’elle qualifie de « trahisons ».

« Encore une fois écœurée par cette indignité à laquelle le gouvernement algérien soumet la France », a dénoncé Mme Boyer. « Moi je pense aux Harkis torturés, aux pieds-noirs à la vie fut brisée, à nos soldats morts sur cette terre française et je demande qu’on respecte enfin leur mémoire », a affirmé la députée de droite, appelant à mettre un « stop à ces trahisons ».

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