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Pourquoi le choix de Aouar n’est pas un camouflet pour l’Algérie

Pourquoi le choix de Aouar n’est pas un camouflet pour l’Algérie

L’Algérie vient de tirer un trait définitif sur son désir de voir le prometteur joueur de Lyon, Houssam Aouar, porter le maillot vert de son équipe nationale de football.

Comme beaucoup s’y attendaient, Aouar a fait le choix de jouer pour la France, son pays de naissance, au détriment de celui de ses origines.

Un choix dicté seulement par le souci de mettre toutes les chances de son côté pour faire la grande carrière à laquelle son immense talent lui permet de prétendre, n’en déplaise à ceux qui font fausse route en mesurant le patriotisme de jeunes garçons issus de l’émigration algérienne en France à l’aune de la couleur du maillot qu’ils choisissent de défendre.

Avant Aouar, il y avait Nabil Fékir qui, en mars 2015, avait donné de faux espoirs aux Algériens avant de faire le choix de jouer pour les Bleus avec lesquels il remportera le titre suprême mondial trois années plus tard.

De nombreux autres grands joueurs d’origine algérienne ont opté pour la France, dont les plus illustres sont Karim Benzema et Zinédine Zidane.

D’autres ont choisi de défendre les couleurs du pays d’origine de leurs parents. Les premiers sont-ils moins patriotes que les seconds ? Sans doute pas. Le débat aurait dû s’arrêter en novembre dernier lorsque le sélectionneur national, Djamel Belmadi, lui-même un binational, avait livré le fond de sa pensée sur la question.

Avec le franc-parler qu’on lui connait, ça a donné ça : « À part nos vaillants prédécesseurs de l’équipe du FLN, y a-t-il des joueurs qui ont décidé d’arrêter l’équipe de France pour changer de nationalité sportive et venir en équipe d’Algérie ? Ça n’a jamais existé. Si ça se fait, ça sera une première. Je ne dis pas que c’est impossible, juste que ça n’a jamais existé ».

En parlant ainsi, Belmadi, fraîchement champion d’Afrique avec les Verts, mettait tout le monde dans le même sac, y compris ceux qu’il avait sous la main, dont le grand Ryad Mahrez.

On ne sait pas quelle aurait été la décision de celui-ci s’il était déjà un grand joueur lorsqu’il avait opté pour les Verts en 2013, mais on sait qu’à l’époque, il ne l’était pas, il jouait pour la modeste équipe du Havre et avait des chances quasiment nulles d’être appelé en équipe de France.

Certes, il aurait pu dire, comme d’autres joueurs l’ont fait comme Yuri Berchiche que l’Algérie ne l’intéressait pas, et attendre tranquillement qu’il soit convoqué en équipe de France, où il a largement sa place aujourd’hui. Mahrez ne l’a pas fait.

Opter pour une sélection au détriment d’une autre quand on a le choix, c’est souvent prendre la meilleure décision pour la suite de sa carrière.

La décision de Aouar et de ceux qui l’ont précédé dans le choix de la France n’est ni un échec pour la FAF ni un camouflet pour l’Algérie et son public.

L’Algérie a bien remporté ce genre de duels quand elle avait à se disputer des joueurs avec des nations de son niveau, sportivement parlant.

Ismaël Bannacer, qui se révèle aujourd’hui un joueur de classe mondiale, a bien choisi l’Algérie, quatre fois mondialiste, au détriment du Maroc.

À l’issue du mondial sud-africain auquel l’Algérie avait participé, Saphir Taider avait aussi rabroué la Tunisie pour opter pour les Verts.

Ceci est également vrai pour la France à qui il n’arrive pas toujours d’attirer les grands joueurs quand la concurrence est de même niveau. Ganzalo Higuain, un Franco-Argentin, a refusé les Bleus, préférant jouer pour son pays d’origine, celui de Diego Maradona. Pour Higuain aussi, c’était un choix de carrière et non de patrie.

Autre enseignement à tirer des cas Aouar et Fékir, c’est que l’Algérie n’arrive pas à attirer des joueurs binationaux de classe mondiale, pour des raisons purement sportives.

Jouer pour une grande équipe nationale ouvre de nombreuses portes que les équipes de niveau moindre ne permettent pas. Là aussi, c’est un choix de carrière et non de patrie.

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