Politique

Présidentielles : Ouyahia est la seule personnalité capable de remplacer Bouteflika, estime Ziari

Au sein du FLN, « aucune personnalité ne parait capable d’assumer la responsabilité de la présidence ». L’affirmation émane de Abdelaziz Ziari, ancien président de l’Assemblée populaire nationale (APN), invité ce jeudi de l’émission TSA Direct.

Abdelaziz Ziari voit en Ahmed Ouyahia une personnalité qui pourrait être capable de remplir ce rôle. « Et en dehors de mon parti, je ne vois personne, en dehors du leader actuel d’un autre parti de la majorité et qui est le Premier ministre, qui soit capable de venir remplir le fauteuil d’Abdelaziz Bouteflika », a-t-il affirmé, avant de nuancer en se demandant si le patron du RND « a les capacités, non pas sur le plan personnel, mais sur le côté consensuel » de succéder à Bouteflika.

Avec ces déclarations, Ziari laisse entendre qu’à ses yeux, Ahmed Ouyahia peut avoir les capacités de succéder à Bouteflika mais qu’il pourrait ne pas faire consensus, la cooptation du président au sein du système étant « la règle », selon l’ancien président de l’APN.

Le FLN « en état de délabrement »

Cette incapacité de l’ex-parti unique à fournir des alternatives crédibles à Bouteflika est due à son état de « délabrement » qui fait qu’« aucune tête ne peut en émerger », estime M. Ziari.

Cet état d’affaiblissement du FLN est « peut-être voulu pour qu’on reste dans le même mécanisme de cooptation », a avancé Ziari pour qui « un Secrétaire général fort, connu, voulu, admiré, d’un FLN fort, devient tout de suite candidat (à la présidence) ».

L’Algérie n’a pas de plan B dans la perspective de la succession à Bouteflika, selon Abdelaziz Ziari pour qui, « Dieu seul sait » ce qui se passera. Une situation due à la faiblesse du FLN mais également des autres partis, selon lui. « Je suis d’autant plus désolé de ce qui arrive car ça fait quand même des années qu’on prêche pour créer des mécanismes naturels de compétition et de remplacement dans ces cas-là. Non seulement on ne les a pas créés, mais en plus il y a un affaiblissement des partis », a-t-il affirmé à ce sujet.

Cinquième mandat : « Il faut que Bouteflika le veuille »

Répondant à une question sur sa position vis-à-vis d’un éventuel cinquième mandat de Bouteflika, Ziari a déclaré : « Je dis qu’il faut qu’il le veuille », expliquant qu’« on ne dirige pas un grand pays comme l’Algérie parce qu’on nous le demande. Il faut le vouloir et aussi pouvoir continuer à diriger le pays pendant cinq ans ».

Tout en reconnaissant que Bouteflika a des « problèmes particuliers d’âge et de santé », Ziari a déclaré : « Si lui, le patriote, l’homme responsable, a la volonté et la capacité de faire un cinquième mandat, il est évident que je serai un de ses soutiens ».

La charge de Louh contre Ouyahia « ne changera rien du tout »

« Je ne supporte pas ce genre de choses », a déclaré Ziari à propos de la charge de Louh contre Ouyahia de lundi passé. « Dans un gouvernement, il faut de la solidarité. Quand il n’y a pas de solidarité dans un gouvernent, ça porte préjudice un peu au gouvernement mais beaucoup au pays, parce que je sais comment la machine se grippe dans ce genre de situations », a expliqué Ziari.

« Je ne comprends pas le pourquoi, c’est probablement des comportements viscéraux », a déclaré Ziaria qui n’a pas écarté un lien avec la présidentielle. « Ça ne changera rien du tout » car « les paroles des uns et des autres, les cris de ralliement, les tactiques politiciennes ne donnent en général pas beaucoup de résultats parce que les centres de décisions sont ailleurs et souvent, ceux qui parlent le plus n’appartiennent pas aux centres de décision », a-t-il déclaré.

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