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Pressions sur les médias : « On a l’impression d’être encore sous l’ancien système »

Pressions sur les médias : « On a l’impression d’être encore sous l’ancien système »

Approchées par TSA en marge des travaux du Forum du dialogue national tenu ce samedi 6 juillet à Aïn Benian, plusieurs personnalités politiques se sont exprimées sur les pressions exercées sur les médias publics et privés. Ils sont unanimes à reconnaitre qu’il ne peut y avoir d’élection libre avec un champ médiatique fermé.

Ali Benflis : « Il faut réunir toutes les conditions dont une totale liberté de la presse »

« Personne ne nie que l’Algérie vit une crise multidimensionnelle depuis longtemps. Pour sortir de la crise, il faut que les gens se rencontrent, il faut qu’il y ait un dialogue. Dialogue véritable, c’est un interlocuteur ou des interlocuteurs crédibles, deuxièmement un cadre, c’est-à-dire un dialogue souverain, qui regroupe le maximum de partenaires et troisièmement, un objectif, soit des élections le plus tôt possible, c’est-à-dire dans quelques mois. Il faut absolument réunir ces conditions-là. Bien entendu, il faut une totale liberté d’expression et de la presse. Il faut prendre des mesures d’apaisement qui tendent à apaiser le climat dans lequel doit se tenir le dialogue. Il faut réunir toutes les conditions, c’est comme cela qu’on peut aller à une élection paisible pluraliste réellement. En tant que président de Talai al Houriat, je dis il faut des mesures d’apaisement ».

Lakhdar Benkhellaf : « On a l’impression d’être encore sous l’ancien système »

« Le Forum d’aujourd’hui est destiné à dégager une feuille de route pour sortir le pays de la crise. Le dialogue seul ne suffit pas. Il faut des mesures d’apaisement pour que le peuple algérien soit rassuré par rapport à ce dialogue. Parmi les mesures d’apaisement, le départ de ce gouvernement. Il y a aussi un point très important, c’est la levée des pressions sur les médias, notamment certaines chaînes et certains sites d’information. On a l’impression d’être encore sous l’ancien système. Il faut lever ces contraintes sur les différents médias et permettre à la classe politique d’exprimer ses positions clairement dans cette conjoncture précise. Il y a aussi d’autres mesures à prendre, comme la libération des détenus d’opinion. Toutes ces mesures feront que les Algériens auront confiance dans ce dialogue, parce que nous sommes habitués au mensonge et aux engagements non tenus. (…) Cela fait partie des conditions que nous avons réclamées et que nous continuons à réclamer. Il est clair que si les conditions ne sont pas réunies, le dialogue sera incomplet ».

Abdallah Djaballah : « Ouvrir les médias sans censure ni contrôle »

« Il faut prendre des mesures, parmi lesquelles la libération des détenus d’opinion et la liberté de la presse. Il faut ouvrir les médias pour tout le monde sans aucune interférence, contrôle ou censure. Les points contenus dans le document que nous avons rédigé sont complémentaires. Chaque aspect qui manque c’est un facteur de réussite qui manque ».

Nacer Djabi : « Les prémices d’une contre-révolution »

« Les contraintes ne touchent pas seulement les médias, il y a des verrous partout, parce que le système n’a pas changé. C’est pourquoi beaucoup de partis et d’associations demandent, avant d’aller aux élections, des mesures. Il faut revoir la loi électorale, il faut une commission nationale qui gère l’élection de bout en bout. Il faut autonomiser l’élection, faire sortir l’administration, la police politique, les chefs de daïra, le ministère de l’Intérieur, revoir le fichier électoral. Il y a un grand effort à faire avant de parler d’élections libres (…) Je crois qu’il y a un verrouillage partout. Il y a des prémices d’un affrontement, c’est le démarrage d’une contre-révolution. Il y a le harcèlement du hirak par la police, et il y a le verrouillage de la presse, on le voit dans les plateaux de télévision, la presse écrite, un peu moins dans les radios. On n’entend que le discours officiel momifié comme avant le 22 février. J’espère que je me trompe, mais je crois qu’ils veulent casser le hirak à Alger et isoler la Kabylie ».

Ali Faouzi Rebaïne : « Toutes les libertés sont importantes »

« En ce qui concerne les libertés, c’est tout un package de mécanismes qui doivent être mis en place pour assurer une liberté totale de la presse et toutes les libertés. Il faut que la presse puisse non seulement jouir de la liberté, mais aussi de la publicité publique. C’est tout un ensemble. Aujourd’hui, on n’est pas dans cette situation, on est dans le début de quelque chose. On essaye d’aller vers quelque chose qui n’a pas existé jusqu’à aujourd’hui. Ce sont toutes ces libertés-là qu’on veut mettre en place. On veut mettre en place un dispositif pour que toutes ces libertés soient préservées. Elles nous sont toutes communes, elles sont toutes importantes ».

Mohamed Saïd : « Un obstacle qui risque d’empêcher le bon déroulement de l’élection »

« Il est évident que la presse subit depuis quelques semaines des pressions qu’on remarque aisément dans l’absence de couverture des marches hebdomadaires du hirak par beaucoup de chaînes de télévision, en particulier les chaînes publiques et dans une large mesure aussi les chaînes privées. Il y a aussi la censure qui est imposée à certains journaux électroniques, notamment TSA. Je me demande si on peut vraiment dans des conditions pareilles aller vers des élections libres et sincères, je pense sincèrement que c’est un obstacle qui risque d’empêcher le déroulement des prochaines élections. On doit respecter la liberté d’expression, permettre à la presse d’agir dans le cadre du respect de la loi. Il y a certains préalables qui doivent être retenus pour détendre l’atmosphère et redonner confiance aux citoyens ».

Le président de Jil Jadid Sofiane Djilali, le président du MSP Abderazak Makri et Mohand Arezki Ferrad ont également dénoncé les pressions sur les médias et le blocage de certains internet.

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