Économie

Produits de large consommation : des exportateurs algériens doublement pénalisés

L’Algérie ambitionne de développer davantage ses exportations hors hydrocarbures afin de réduire sa forte dépendance vis-à-vis du pétrole et du gaz.

En 2021, l’Algérie a réussi à doubler ses exportations hors hydrocarbures qui ont atteint, pour la première fois, 4,8 milliards de dollars.

Le chiffre a été donné le 20 février dernier à Doha par le président de la République lors d’une rencontre avec des membres de la diaspora algérienne résidant au Qatar.

Pour 2022, Abdelmadjid Tebboune a fixé un objectif plus ambitieux : atteindre 7 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures. Toutefois, cet objectif risque de ne pas être atteint en raison du blocage des exportations algériennes de plusieurs produits dits de large consommation.

Ce blocage dure depuis le 17 février dernier, suite à une décision du ministère du Commerce d’interdire l’exportation des produits dits de large consommation. Selon nos sources, cette décision a été appliquée avec effet immédiat, y compris pour les produits qui étaient sur le point d’être expédiés pour des clients à l’étranger.

Faute d’une liste détaillée des produits interdits d’exportation, les Douanes algériennes ont fermé les vannes. En l’absence d’une liste de produits avec leurs positions tarifaires concernées par l’interdiction, de nombreux produits considérés comme de large consommation ne peuvent pas être exportés.

Les exportateurs doublement pénalisés

Le problème est que des produits comme les biscuits ou les jus de fruits qui étaient sur le point d’être exportés sont étiquetés pour le pays de destination. Ils ne peuvent pas du coup être vendus en Algérie. Et certains de ces produits notamment alimentaires ont des dates de péremption courtes, donc rapidement périssables.

Un coup dur pour de nombreux exportateurs algériens qui risquent de perdre leurs produits destinés à l’exportation et leurs clients. L’image de l’Algérie en tant que pays exportateur fiable risque d’être écorchée, d’autant que les produits algériens hors hydrocarbures sont concurrencés par ceux de nombreux pays.

L’Etat est certes souverain de prendre les décisions qu’il veut, mais il n’est pas normal d’interdire l’exportation des produits de large consommation sans préciser lesquels.

Le terme large consommation englobe de nombreux produits, y compris ceux qui ne sont pas alimentaires. Il n’est pas normal de stopper brutalement les exportations de certains produits, au risque de pénaliser fortement les exportateurs. Il fallait au moins laisser les entreprises honorer leurs contrats avec leurs clients étrangers, avant de fermer les portes.

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