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Projet préliminaire de la révision constitutionnelle : les critiques du MSP

Projet préliminaire de la révision constitutionnelle : les critiques du MSP

Le projet préliminaire de la révision de la Constitution, dévoilé jeudi par la Présidence de la république, « est loin des aspirations exprimées par le peuple algérien avec ses différents courants lors des manifestations du Hirak populaire, réagit le MSP ce samedi dans un communiqué.

Le parti d’Abderrazak Makri a listé un nombre d’observations pour étayer sa position vis-à-vis du texte soumis à enrichissement. Il considère que la mouture proposée « n’a pas encore tranché sur le type de régime politique, et ce en le maintenant hybride qui ne représente aucune forme de celles connues de par le monde (régime présidentiel, parlementaire ou semi-présidentiel) ».

Selon le communiqué publié à l’issue de la réunion de son bureau exécutif, vendredi 8 mai, le MSP considère que le document « prive la majorité de son droit à la gestion » du pays, de même qu’il « ne fait pas obligation de nommer le chef du gouvernement de la majorité ».

Pour le MSP cela « contredit totalement le sens de la démocratie représentative et annule une partie essentielle de la volonté populaire exprimée lors des législatives ».

Le parti islamiste pointe l’ « opacité » qui entoure le poste de vice-président, son rôle, ses attributions et la forme de sa désignation. Sur le volet des libertés, le MSP s’inquiète d’un possible recul sur l’acquis relatif à la liberté de création des associations et sur la liberté de la presse sous toutes ses formes.

Le parti estime que le texte élaboré « ne criminalise pas la fraude et ne comporte aucune mesure coercitive contre un fléau à l’origine des crises qu’a traversées le pays ».

Pour le MSP, la mouture de la Constitution « a pris une orientation populiste engendrant une restriction sur la création des partis et leur pratique politique ainsi que leur droit total de représenter leurs électeurs. Ceci va se répercuter négativement sur la pratique parlementaire de façon contraire aux orientations constitutionnelles de par le monde ».

Le MSP estime que le document soumis à enrichissement n’a pas prévu de prérogatives suffisantes pour les assemblées élues susceptibles de concrétiser les deux articles 7 et 8 de la Constitution et qui sont deux principales revendications du Hirak.

Dans la foulée, le parti considère que le texte élaboré par l’équipe du professeur Laraba « a conservé le rôle important des institutions désignées notamment celles administratives au détriment des assemblées élues, ce qui constitue une entorse à la démocratie participative et de l’orientation décentralisante ».

Le MSP s’inquiète aussi de l’allusion à la possibilité de « légiférer par ordonnance y compris pendant la session du Parlement », et estime que le texte consacre « un recul de l’indépendance de la justice en l’absence de garanties pour les juges et à travers aussi le maintien du Haut conseil de la magistrature sous l’autorité du pouvoir exécutif ».

Sur le volet économique, le MSP relève « un article flou » concernant l’économie nationale « qui pourrait être utilisée pour retourner à l’économie centralisée et qui pourrait consacrer le retour de la corruption ».

Le Mouvement annonce qu’il va approfondir l’examen de la mouture afin de « dégager son avis définitif », en faisant appel à des spécialistes, aux cadres du parti, les personnalités politiques, la société civile et aussi par l’organisation de rencontres thématiques sur la question.

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